
Avec une illustration de couverture qui situe l’histoire et un « Prolos(gue) » époustouflant. Pour changer, je commencerai par la citation, d’abord parce qu’elle me plaît beaucoup et ensuite parce qu’elle donne le ton : « Dans le port d’Abernave, il y a des marins-pêcheurs, d’Islande ou d’ailleurs. Pas mieux lotis. » Ne vous arrêtez pas à la sous-jacente référence à Brel, cherchez du côté d’un certain Pierre L. Vous avez deux autres écrivains qui jouent un rôle. Herman Melville, parce qu’Émile le principal personnage de l’histoire est un docker infirme porteur d’une prothèse pour une jambe perdue en accident du travail. John Steinbeck, parce que Des souris et des hommes est la bible d’Émile. Il vit en clochard dans sa maison délabrée, seule habitée au milieu d’un ilot sur le point d’être ‘viabilisé’. Alors que sévit sur le port un tueur baptisé ‘le croque-mitaine’ qui brise les os de ses victimes, Émile rencontre une sorte de géant mutique qui a adopté un chiot et l’invite chez lui. Pour faire bon poids, je vous ajoute deux flics de base, un asiatique maître des trafics du port, une bordelière (tenancière de maison close), un fonctionnaire… À vous de découvrir comment tout cela s’organise.
Nous sommes dans ce que l’on pourrait appeler un roman réaliste (à la É. Zola ?) raconté avec humour et poésie comme pour en adoucir la noirceur. Conseil de lecture : ne lisez pas tout d’une traite, ménagez-vous des temps de repos pour mieux apprécier les trouvailles de l’auteur, mieux supporter le noir de la vie.
Bonne lecture.
Ambernave
Auteur : Jean-Hugues Oppel
Editeur : Rivages
Collection : Noir
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