Plonger

Plonger

On me pardonnera sans doute de chroniquer ce titre avec un certain retard, mais il vient de ressurgir en librairie avec un bandeau signalant qu’il a obtenu le Grand Prix du roman de l’Académie française et le prix Renaudot des Lycéens 2013.

Je ne voudrais pas dire du mal de la vénérable vieille dame française mais la moyenne d’âge de ses membres doit flirter avec la soixantaine alors que celle des lycéens n’atteint pas la vingtaine. Imaginez ! un roman qui plaît, disons plus simplifié, aux jeunes comme aux vieux. Intéressant, surtout aujourd’hui où le fossé entre les générations semble se creuser. Avant de vous en dire plus je vous recommande de lire la quatrième de couverture. Vous y trouverez, une fois n’est pas coutume, un texte de présentation remarquable et incitateur… Vous conviendrez que je me devais de le signaler.

Plonger est le récit d’une histoire d’amour, raconté par un père à son fils pour expliquer pourquoi il doit partir reconnaître le corps de son épouse découverte noyée sur une plage dans un pays arabe. C’est bien sûr un récit à la première personne dont le récitant doit beaucoup à l’auteur. C’est celui d’un homme jeune qui a conservé sur le monde un regard lucide et un peu désespéré. Un peu enfermé, prisonnier d’un certain cynisme. Un homme qui tombe amoureux d’une femme solaire qui s’offre la vie. Leur fils s’appelle Hector à cause d’Homère et de l’Iliade. Cela devrait vous suffire pour vouloir entrer dans le livre. Mais je voudrais ajouter les qualités d’écritures déployées par Christophe Ono-Dit-Biot. D’une part il écrit bien, son style est souple et prenant et d’autre part il pose de manière simple des questions sérieuses et fondamentales. Je vous livre deux exemples qui devraient vous faire comprendre comment il plaît aux vieux et aux jeunes.

« J’adore Stendhal, tu vois, mais quand il dit : « L’art de la civilisation consiste à allier les plaisirs les plus délicats à la présence constante du danger », je le trouve stupidement adolescent. Pourquoi le danger serait-il indispensable ? »

 » – Et puis, vois-tu, j’aime les croix, les christs et les crucifixions, les Vierges qu’on promène dans les rues, parce c’est obscène toute cette douleur, et que du coup ça en devient beau. C’est assez fascinant qu’un instrument de torture soit devenu le logo d’une religion, tu ne trouves pas ? »

Bonne lecture…

Plonger
Auteur : Christophe Ono-Dit-Biot
Editeur : Gallimard

www.gallimard.fr

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