L’illustration de couverture est à mon sens fort juste mais un peu ‘sombre’. Il s’agit d’un recueil de nouvelles choisies, traduites et préfacées par Fanny Quément. Espérons qu’il ne faudra pas attendre trop longtemps pour lire plus et à nouveau cette autrice que les anglo-saxons s’accordent à reconnaître comme incontournable. J’ai souvenir d’avoir, il y a fort longtemps, ‘étudié’ en fac La garden party son recueil le plus connu, mais le temps a gommé ce que l’on a pu m’en dire. Je l’ai donc redécouverte pour vous. C’est une grande écrivaine. Elle peint la société où elle vit avec le talent des maîtres du haïku. Autrement dit elle transforme les saynètes qu’elle raconte en poèmes-images qui donnent insidieusement à réfléchir. En la lisant, j’ai pensé au peintre Seurat, au film Gens de Dublin de John Huston et j’ai vu certains tableaux de Hopper s’animer.

Conseils de lecture : préférez la lecture lente ‘morceau par morceau’ à la rapide et lisez dans le calme pour laisser ‘l’ambiance’ vous imprégner. Enfin, si vous lisez en musique, essayez John Coltrane ou/et Keith Jarrett… ou les Classiques.

Pour ce qui est de la citation, je vous en offre trois. Vous choisirez celle qui vous convient. Deux extraites d’éditions anciennes : Œuvre romanesque, K. Mansfield, Stock, 1er Trim. 1973, (traduction de Marthe Dupoix), La journée de Mr Reginald Peacock, choix, traduction et préface de Magali Merle, Le livre de poche n° 3133, 1990, et la dernière du recueil de Fanny Quément. Elles sont bien sûr du texte intitulé Sur la Baie. Stanley est ce matin parti pressé, en colère, sans sa canne et sans embrasser son épouse Linda. Il rentre ce soir avec une paire de gants : « Stanley aurait voulu dire : ‘C’est à toi que je pensais tout le temps pendant que je les achetais’. C’était la vérité, mais, pour une raison ou une autre, il fut incapable de prononcer ces mots-là. ‘Rentrons’, dit-il ».

« Stanley eut envie de dire : ‘Je pensais à toi tout le temps de l’achat’. C’était la vérité, mais pour une raison ou une autre, il fut incapable de la dire. ‘Rentrons’, dit-il. ».

« Stanley voulait lui dire : ‘ Je n’avais qu’une chose en tête en les achetant : toi’. C’était vrai, mais quelque chose l’empêchait de dire cette phrase. ‘Rentrons’, dit-il. ».

Bonne lecture.

Pur bonheur
Auteure : Katherine Mansfield
Editeur : Rivages
Collection : Poche / Petite Bibliothèque

www.payot-rivages.net

Pur bonheur
4.0Note Finale

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