Avec, pour mon goût, une illustration de couverture assez subtile où la phrase d’accroche (citation de L’OBS) est finement découpée et intégrée. Commencez par lire l’avant-propos qui est juste avant la page annonçant la première partie puis allez directement à la page 309 lire la première phrase des remerciements alors, et seulement alors, autorisez-vous à lire la quatrième de couverture. Enfin vous pourrez entrer dans ce « récit ».

Peut-être en percevrez-vous dès les premières lignes la qualité du style. Qui je pense est ici primordiale. Grâce à elle, ce que raconte Antonia Crane d’une partie de sa vie dépasse le banal fait divers de déchéance sociale, de dégradation-destruction morale pour présenter un bout de vie particulière. On notera cependant que le début de l’histoire semble ne pas avoir grand-chose d’original, surtout aux USA.

Antonia est une jeune boulimique à qui ses camarades pom-pom girls apprennent à se faire vomir. Vous lirez attentivement la page 45, non pour ce qu’elle raconte de faits mais pour le ton employé et ce que cela suggère. On dit que se raconter peut servir de catharsis, que cela aide à vivre, mais Antonia ne semble pas avoir besoin de se ‘sauver’ de la situation qu’elle vit. En tant que travailleuse du sexe, elle s’assume sans honte et se raconte sans exhibitionnisme. Ayant pris conscience d’elle-même on ne s’étonnera pas qu’Antonia participe du ‘Féminisme’ et on lira avec attention ce qu’elle écrit aux pages 58/59. Là je me permettrai de regretter que le traducteur n’ait pas mis de note de bas de page pour présenter ‘bell hooks’ et au moins expliquer l’absence de majuscules pour le nom de cette poétesse-féministe dont la publication majeure date de 1999/2000.

La première édition de ce récit date de 2017 (l’auteure est née en 1970) et la traduction française date de 2021… Nous sommes au 21ème siècle et je me pose la question en espérant une réponse négative : est-ce que des lecteurs peuvent encore aujourd’hui être choqués par ce genre de récit ?

Bonne lecture.

Consumée
Auteure : Antonia Crane
Editeur : 10/18

www.10-18.fr

Consumée
4.0Note Finale

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