Et si un RPG vous faisait vivre la vie de plusieurs personnages à différentes époques de l’histoire ? De la préhistoire à un futur lointain en passant par le Far West, le Japon d’Edo ou la Chine impériale, Live A Live est vieux J-RPG remis à neuf et pour la première fois disponible dans nos régions sur Nintendo Switch exclusivement.


Live A Live est un J-RPG sorti uniquement au Japon sur Super Nintendo dans les années 90 par Square. C’est dire que c’est du bon vieux J-RPG à l’ancienne avec un système de combat au tour-par-tour. Là où Live A Live diffère des jeux du genre de cette époque comme Final Fantasy, Chrono Trigger, Dragon Quest et bien d’autres, c’est que Live A Live met en scène 7 histoires avec 7 personnages dans 7 lieux et époques différentes. Enfin c’est plutôt 8, la pochette du jeu spoil la surprise. On va suivre les aventures d’un homme préhistorique, puis celle d’un cowboy hors-la-loi dans le Far West, un maitre des arts martiaux en Chine, un combattant dans le présent, un shinobi au Japon, etc.

Chaque histoire prend, plus ou moins, entre 2 et 3 heures en moyenne pour se conclure. Certaines sont plus courte ou longue que d’autres. C’est un peu la force et la faiblesse de ce jeu. Les histoires s’enchaînent assez rapidement. On varie de settings assez souvent pour rafraichir le personnage, le scénario, les environnements, les combats, et même si tout se ressemble toujours un peu, c’est à chaque fois autre chose. Par contre, le revers de la médaille, c’est que l’on n’a pas vraiment le temps de s’attacher aux histoires ni aux personnages. Ça va trop vite. A peine on commence à bien se mettre dedans que c’est déjà fini et on passe au suivant. Ça reste très superficiel. Par contre, une énigme reste constante : quelle est le lien entre toutes ses histoires ? Car on se dit bien qu’il y a quelque-chose qui se trame là-derrière. Et qu’une ultime histoire lèvera le voile. Sans en dire trop, car on s’y attend, il y a quelques surprises après avoir fini les 7 histoires. Une deuxième partie plus longue et classique dans laquelle les actions et choix auront peut-être un impact sur la conclusion.

L’immense point fort de cette version Switch est la refonte graphique qui redonne un cachet de fou au jeu. C’est un mélange de sprites 2D dans un environnement 2.5D avec de la perspective, des backgrounds en parallaxes et des petits effets de flou pour donner du volume à ce monde 2D. Un peu comme le jeu Octopath Traveler. C’est vraiment joli. Ça donne un magnifique lifting modern au jeu tout en gardant l’aspect de l’original. C’est très réussi. Ce style graphique devrait être plus souvent utilisé. De plus, le jeu est maintenant traduit en plusieurs langues, plus des voix en japonais ou en anglais. Du très bon boulot.

Le gameplay est très classique et plutôt simpliste globalement. Dans l’aventure on se promène sur des cartes relativement petites. On explore tout en suivant les points orange qui nous guide vers la suite de l’aventure. Sur le chemin, il faut ramasser les objets dissimuler un peu partout, mais qui sont plutôt rares en réalité. Les interactions avec le monde sont assez faibles. On discute avec les pnj, on fouille quelques objets et on se bat. C’est tout. Les combats sont pas mal, mais assez répétitifs. On y reviendra. De temps en temps, il y a un peu d’humour. Alors chaque scénario a ses spécificités propres avec un gameplay un poil différent, mais rien de game changer non plus. Mais ça se laisse jouer. On suit l’histoire au travers des scénettes qui manque un peu de dynamisme, mais ça a presque 30 ans en même temps. Ils ont fait ce qu’ils ont pu tout en restant fidèle à l’œuvre originale. Les composantes rpg sont légères. On gagne de l’xp qui fait monter les stats à chaque niveau. Le niveau max est locké à 9 dans la première partie. On monte ses personnages avec de l’équipement trouvé et des objets. C’est simple et basique. Mais il ne faut pas oublier de le faire. Ce qui est important, et que le jeu ne vous dit pas, c’est qu’il faut assigner les objets aux personnages avant de terminer leurs quêtes, sinon ils sont perdus et non transférés plus tard.

Bref, le dernier point important du jeu est le système de combat. C’est du tour-par-tour sur un damier avec des attaques de zone. Le joueur doit vaincre ses ennemis avec son équipe qui peut aller de 1 à 3 combattants. Chacun son tour, on se déplace stratégiquement sur la grille pour attaquer l’ennemis le mieux possible avec une liste d’attaque avec différentes propriétés et différentes zones de portée. Buff, débuff, attaques faible, moyen, singulière ou multiple, de proximité ou à distance, il faut voir ce qui fonctionne le mieux. On trouve vite ce qui est le plus efficace, surtout quand le jeu nous dit si l’ennemis et résistant ou vulnérable à une attaque. En plus, il n’y a pas de notion de points de magie. On peut utiliser n’importe quelle attaque t’en qu’on veut. Pour la vie, on peut se soigner avec des objets dans l’inventaire. Il y a quelques healers, mais c’est rare. Il y a aussi des objets offensifs. Il n’y a pas de notion de soin entre les combats non plus. A chaque nouveau combat, on repart avec tous ses points de vie. En gros, ça passe ou ça casse et c’est game over. Il y a possibilité de fuir un combat si besoin.

La subtilité des combats réside dans la gestion des attaques des ennemis. Chaque déplacement et attaque remplissent la barre d’action des ennemis. Lorsqu’elle est pleine, l’ennemi peut lâcher une attaque à son tour. Il faut apprendre à évaluer le bénéfice/risque des déplacements. Il est parfois préférable de faire une attaque faible à distance que s’approcher pour faire une grosse attaque. Les combats sont globalement faciles. Une fois compris, c’est bon. Par contre, il y a des fois, où les choses se passent mal. Un mauvais départ, un ou deux coups manqués et c’est la cata. Heureusement le jeu fait des sauvegardes automatiques, mais mieux vaut le faire à la main régulièrement pour éviter de refaire de longs bouts.

Les combats sont assez répétitifs. Au sein d’un même scénario, on va faire et refaire les mêmes combats en boucles. Il n’y pas beaucoup de variétés. Même si entre les différents scénarios on change un peu tout, ça reste très similaire et un peu lassant avec le temps. Il faut faire des combats pour gagner de l’xp et de nouvelles attaques. Mieux vaut monter ses personnages au niveau 9 pour la suite de l’aventure. Donc un peu de farming peut être utile.

Live A Live est un sympathique J-RPG qui a la chance d’avoir gagné en notoriété par le fait qu’il n’était pas disponible dans nos contrées. C’est un J-RPG riche grâce à sa structure particulière qui permet de faire l’aventure dans l’ordre que l’on veut. 7 personnages sans lien qui les réunis qui vivent leurs existences à des endroits et époques différentes. Des histoires courtes, plutôt basiques qui affecteront plus un public jeune. Il y a des personnages plus intéressants que d’autres.  D’ailleurs que ce soit au niveau du scénario ou du gameplay, le jeu s’oriente vers des gamers débutants et pas trop exigeants. Il y a des piques de difficulté, mais rien d’insurmontable. Si le jeu nous en met plein les yeux avec sa refonte graphique de toute beauté et ses musiques entrainantes, il peine à impacter le joueur avec des petites histoires souvent trop courtes. Le gamplay est sympa, mais là encore, il manque de variété et de profondeur. A quelques exceptions près, car il y a de bonnes idées qui change le gameplay, comme l’épisode du cowboy qui a une structure très différente ou le futur proche. Les combats, c’est pareil. Ils sont cool, mais ils restent toujours les mêmes avec peu de variation et pas mal de répétitivité. Le jeu est d’une durée honnête. Il faut compter plus ou moins 20-25 heures dépendamment de comment on s’en sort dans les combats et du temps donné à l’exploration.

Live A Live est un joli voyage au travers du temps. On passe un moment nostalgique d’une époque révolue dans des conditions plus moderne et agréable à jouer. Live A Live est un J-RPG léger dont on appréciera surtout son côté artistique néo-rétro des plus réussi. Cette 2D à l’ancienne couplée avec de la perspective 3D et des effets modernes est magnifique. La structure en épisodes assez courts est parfaite pour scinder en petites sessions le jeu quotidiennement. Et on oubliera un peu plus le gameplay un peu simpliste et répétitif ainsi que les scénarios rarement originaux. Cela n’empêchera pas de plaire aux joueurs nostalgique amateurs du genre.

Les plus :

  • La refonte graphique 2D magnifique
  • Beaucoup de jolis environnements
  • Certaines musiques
  • Un jeu souvent enchanteur
  • Une structure épisodique plutôt atypique pour l’époque
  • Beaucoup de variété (thèmes, environnements, etc.)
  • De bonnes surprises niveau gameplay
  • Les petites spécificités de gameplay propre à chaque épisode

Les moins :

  • Un gameplay à l’ancienne qui peut lasser
  • Des histoires qui s’enchainent trop rapidement
  • Des histoires très légères et vues et revues
  • Des combats souvent répétitifs
  • Certaines histoires bien moins intéressantes que d’autres
  • Manque un peu d’interaction avec les environnements


Editeur : Square Enix
Développeur : Square Enix
Plateforme : Nintendo Switch
Date de sortie : 22 juillet 2022

Genre : J-RPG

Live A Live
3.5Note Finale

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