Je me permettrai de vous rappeler et de vous laisser à penser qu’avec les mots délice et orgue le mot amour est féminin quand il est au pluriel. Ce petit livre est un roman écrit à partir d’une idée intéressante : l’ouverture d’un compte Instagram où viendraient s’écrire anonymement des messages d’amour. A partir de là, l’idée d’écrire un roman en organisant des messages semble évidente. Et la gentille fée auteure ne s’est pas privée de la mettre en œuvre.
Le résultat suit un schéma traditionnel d’histoire d’amour (merci aux Rita Mitsouko pour la chute). Rencontre échanges affinités et plus éloignement et la suite état de manque et la suite… mais je suppose que vous connaissez ou allez connaître. Mais une magie (insufflée par le prénom de l’auteure) opère et l’on prend « plaisir » à lire cette aventure. Peut-être parce que les protagonistes disent « je » et « tu », peut-être parce que l’on se dit – pour la millième fois au moins – que cette fois cela s’achèvera selon notre souhait, peut-être parce que l’on a besoin de rêver et que les mots des autres, choisis ici avec grand soin, sont d’excellents porteurs de rêves.
Morgane Ortin dit avoir utilisé 278 auteurs anonymes pour conter cette histoire et je suppose qu’elle n’a pas retouché les messages choisis pour les adapter les uns aux autres. Avec la petite perversité qui me caractérise, j’ai cherché une « unité » de parole… J’ai juste eu des impressions fugaces de reconnaître un ton dans certains. C’est dire, il me semble, combien nous sommes à la fois originaux et banals quand nous aimons…
Je vous ai gardé pour la fin une petite citation et j’espère que, comme moi, vous trouverez la phrase plus poétique que provocante : « Déshabille-toi, il faut que je te parle. »
Bonne lecture lente.
Amours solitaires
Auteure : Morgane Ortin
Editeur : J’ai Lu
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