Vous avez dû, ici ou là, au hasard de mes chroniques subir mes réflexions désobligeantes à propos du jargon universitaire persistant dans certaines transcriptions, éditions de thèse et autres mémoires. Là vous comprendrez quand vous achèverez votre lecture par la note de l’autrice sur le plaisir pris à ce ‘roman’. Plus que tout autre peut-être aurait-il mérité de s’ouvrir sur la mention longtemps habituelle : « Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé serait purement fortuite » qui visait à se prémunir contre d’éventuels procès.

L’autrice (je vous avoue préférer l’auteure) est partie enquêter sur le tourisme sexuel du côté des lieux où on le pratique. Elle en a ramené une étude sociologique et matière à roman. Je ne saurais juger de la qualité de son étude mais je peux vous dire que son roman est réussi. Il se lit d’une traite et avec grand plaisir pour au moins deux raisons. Il est fort bien écrit et mêle subtilement les langues dans un beau pittoresque. Il est remarquablement construit et les couples divers se partagent la scène sans jamais nous lasser. Et puis, arrivé au bout des histoires, on prend conscience de ce que l’on vient de lire et l’on remercie l’auteure de nous avoir montré combien la réalité du vécu est loin de la rêverie amoureuse, combien il peut être difficilement supportable d’être contraint à jouer en permanence les outils sexuels. Le dernier ‘personnage’ à intervenir dans les histoires se prénomme Mathilde et je lui ai trouvé des éclats de celle qui revient dans la chanson de Brel. Au point de repenser aux autres personnages en me demandant ce qui prédominait dans ces histoires le ton pastel des couvertures romantiques de certains magazines d’une vieille (?) presse féminine ou la lucide ironie de ceux qui vivent dans les histoires à la manière de Woody Allen ou de Ken Loach ? Je ne saurais trop vous recommander une lecture d’une traite suivie d’une réflexion subtile.

Bonne lecture.

Zanzibar
Auteure : Altaïr Despres
Editeur : Julliard

www.julliard.fr

Zanzibar
5.0Note Finale

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