Vous l’avez vue la jeune femme à vélo en couverture ou vous avez mis le pouce dessus pour saisir le livre ? Vous avez sans doute compris que je trouvais la couverture insipide et ratée. Ce n’est pas parce que le dessin est sympa quand on le sort du carton à dessins qu’il fait une bonne couverture même s’il est de l’auteure. Et puis il y a ce titre et j’en suis encore à me demander si c’est moi qui le relie à Virginia Woolf (Une chambre à soi) ou si cette ‘liaison’ peut être faite.
Naomi Cahen précise bien que son voyage Londres-Lausanne à vélo est une manière de faire son deuil de deux ruptures amoureuses et « recréer un espace en moi où fourmillent les mots. Une histoire entre récit de voyage, journal intime et livre illustré. ». Comme nous vivons une époque moderne le style est moderne. On peut lire qu’elle « ouvre l’app », que l’on « ressert » (sic) les freins, que « Le vélo est acheté. Je l’ai pourchassé ! » (heureusement une note précise, pour les non anglophones, que to purchase en anglais signifie acheter, je pense que beaucoup comme moi en étaient restés à to buy…). Et l’on n’échappe pas aux stéréotypes, elle signale qu’elle remercie en anglais un vendeur parce qu’il est pâle et rondouillard, alors qu’elle est en France. Le dessin est méticuleux et de traits fins mais sans grande originalité (nous sommes loin des illustrations de voyage de monsieur Hugo). Et bien sûr nous rencontrons des gens et là encore nous restons dans le convenu, aussi bien pour ce qui est des réflexions des rencontrés que pour celles de l’auteure. On lira qu’à Reims : « Je n’aime pas le champagne mais ça me semble être un passage obligé : c’est géographiquement requis et ça me baigne dans l’illusion de gérer ma vie. ». À vous d’apprécier le reste, mais il me semble que cela aurait peut-être eu meilleur impact en feuilleton dans un magazine féminin (un hebdo) ou de voyages.
A lire au hasard en piochant. Bonnes lectures.
Une chambre à air
Auteure : Naomi Cahen
Editeur : Slatkine
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