La nouvelle année commence bien et Ubisoft m’a surpris avec son nouveau Prince of Persia. Totalement à contre-pied de ses habituelles grosses productions triple A, ce jeu de la gamme Ubisoft Originals est une merveille manette en main. Plus simple, à l’ancienne tout en étant moderne, se basant plus sur son gameplay 2D maitrisé et son histoire pleine de mystère, Prince of Persia: the Lost Crown est un metroidvania qui modernise le jeu original de 1989 avec brio.


Prince of Persia: the Lost Crown est un metroidvania, comme un Metroid, Ori ou Hollow Knight pour ne citer qu’eux. C’est un jeu 2D, bien que le jeu soit graphiquement fait en 3D, dans lequel il faut explorer et trouver son chemin pour acquérir de nouveaux pouvoirs ou habilité pour progresser dans de nouvelles zones et revenir dans les anciennes pour accéder aux endroits inaccessibles jadis. C’est de l’aventure pure avec du plateforming et de l’action. Les environnements à visiter sont nombreux et divers et la progression de notre personnage est cœur du gameplay.

On suit les aventures de Sargon un guerrier perse des Immortels : 7 guerriers sanguinaires qui inspirent autant la crainte que le respect. Chargé de protéger le royaume de Perse, Sargon et ses 6 frères et sœurs d’armes sont au top de leur gloire. Mais tout vient à changer lors qu’une attaque surprise sur le palais survient. Le prince Ghassan est enlevé. Les Immortels poursuivent les kidnappeurs jusqu’au mont Qaf à la citadelle de la connaissance. Un endroit étrange et mystérieux. Domicile de Sigmorgh, le dieu du temps et du savoir ainsi que le protecteur des Perses, mais il a disparu depuis de longues années. Sur place, les 7 Immortels se séparent pour couvrir plus de terrain afin de retrouver le prince. Mais la citadelle est plus qu’un simple endroit où tous les savoirs sont réunis. C’est un dédale où le temps et l’espace y sont altéré. Nos héros vont être confronter aux disparités du temps. Quelques minutes pour certains, des jours, des mois, voire des années pour d’autres. Sargon est confronté au présent, au passé et au futur qui s’entremêlent. Il lui sera compliqué de démêler la réalité de l’illusion.

Sargon va se frayer un chemin avec ses deux sabres saillants et ses habilités athlétiques hors-pairs. C’est le plus jeunes des 7 guerriers et le plus fugace. Sa loyauté envers le prince est inébranlable, mais les distorsions temporelles vont mettre tout le groupe à douter les uns les autres.

Voilà pour le début de l’histoire. C’est comme un conte des mille et une nuits avec des rebondissements, des trahisons et des moments forts. Une vraie aventure qui questionne. On se demande ce qu’il se trame réellement avec toutes ses distorsions du temps. Qu’est-ce qui est vrai et qu’est-ce qui ne l’est pas. Je ne vais pas en dire beaucoup plus car l’histoire fait partie des points fort du jeu. La spoiler serait gâcher les surprises qui attendent les joueurs. Faites donc attention sur internet et ne vous gâchez pas l’expérience car le mystère donne envie de savoir et de continuer l’aventure. Ce n’est pas dingue non plus, mais une fois spoiler c’est beaucoup moins intéressant.

Par contre ce que je peux vous dire, c’est que le jeu est long, même très long pour un jeu du genre. Ubisoft annonce entre 20 et 25 heures de gameplay rien que pour l’histoire principale. Et ce n’est pas exagéré, au contraire. J’ai mis 24 heures et 45 minutes pour le terminer à 75%. J’ai bien exploré et trouver la plupart des coffres et pièces secrètes ainsi que l’essentielle des défis de skills et de réflexion. Et certains défis sont vraiment chaud à faire comme celui de l’ermite. Il y a beaucoup à faire pour sauver le prince. Beaucoup de zones à parcourir et beaucoup d’ennemis et de boss à vaincre. Il y a 13 biomes distincts à parcourir dans un monde que l’on pourrait considérer comme semi open-world. On peut tout explorer comme on veut du moment qu’on a l’habilité ou le pouvoir pour s’y rendre. Le monde est très grand avec beaucoup de pièces secrètes et d’embranchements. Les mécaniques de progression dans les biomes varient pour bien utiliser les pouvoirs du temps de Sargon.

C’est un metroidvania en side-scroller 2D. Sargon débute son aventure modestement avec peu de vie et ses sabres, mais en progressant, il obtient de nouveaux pouvoirs et de nouvelles armes et habilités qui lui permettront d’accéder à de nouveaux endroits. La progression est agréable. Le rythme est bon. Courir, sauter et glisser sont la base des skills de Sargon. Viendront ensuite s’ajouter des techniques de combats, un arc, des attaques spéciales appelées Athra et des pouvoirs du temps.

Les pouvoir du temps permettent en autre à Sargon de figer sa position dans le temps et de s’y téléporter en cas de besoin. Il peut aussi changer de phase du monde réel et de l’autre monde. I apprend à créer des vortex pour absorber des objets de toute natures. Et quelques autres pouvoirs qui lui seront utiles.

Le gameplay est bon pour diverses raisons. Premièrement, Sargon se dirige avec aisance et grâce. On contrôle au doigt et à l’œil notre héros sans se prendre la tête. C’est fluide et simple. De plus, Sargon est très bien animé. Périlleux avant ou arrière, Sargon est alèse dans toutes les situations. Les contrôles sont aussi simples qu’intuitifs et c’est important car il y a beaucoup de plateformes. Il faut souvent sauter d’une plateforme à l’autre en jonglant avec les différentes habilités de Sargon. Et tout se passe bien. Donc la progression et l’exploration dans le monde sont réussies. Et deuxièmement, la partie combat est aussi maitrisé. A la fois assez simple et complexe. On peut bourriner les boutons pour taper et trancher, mais on peut ajouter un peu de subtilité avec différents combos et des coups plus avancés et sophistiqués. Combos, attaques chargées, attaques spéciales, contre, esquives, tout y est. Et c’est rapide et fluide. Le dynamisme des combats est vraiment bon et plaisant. Et heureusement que le maniement de Sargon fonctionne parfaitement car il y a du challenge lors des confrontation des boss.

Certains boss sont coriaces. Il faut être bien préparé pour les affronter. Ce n’est pas du Dark Souls, mais il se peut que certains joueurs pestent un peu et se cassent les dents sur certains chefs. Il y en a 3 ou 4 particulièrement chaud. Alors pour se faciliter la tâche, il faut upgrader Sargon avec des amulettes. Les amulettes se trouvent souvent dans des coffres cachés en explorant profondément chaque recoin. Elles sont diverses et variées. Ajout de barre de vie, augmentation des attaques de mêlée, plus de protection élémentaire, avoir des combos supplémentaires, convertir des dégâts en vie ou en énergie athra, etc. Mais trouver des amulettes ne suffira pas, il faudra aussi en acheter et les upgrader pour augmenter l’effet et l’efficacité. Et pour ça il y a la forge et le magasin du mage, ainsi qu’une autre boutique un peu spéciale plus tard. Pour payer, il faut récupérer des cristaux du temps sur les cadavres d’ennemis et dans les coffres et les cristaux cachés. Mais ce n’est pas tout. Il faut aussi trouver des pièces Xerxès pour payer des upgrades plus avancés.

Les pièces Xerxès sont rares et difficiles à acquérir. Elles sont la plupart du temps la récompense d’une épreuve de plateforming plus ou moins compliquée. Certaines sont plutôt simple, mais d’autres demanderont plus de dextérités et d’ingéniosité. Il faut parfois bien penser à utiliser les pouvoir du temps correctement et dans le bon ordre sans se mélanger les pinceaux. Les défis sont souvent bien pensés et ‘’difficiles’’.

Et comme si cela ne suffisait pas, certains upgrades ont besoin de plaques de Damas spéciales. Il s’agit des upgrades qui augmentent la puissance des sabres et de l’arc. Elles sont très rares et difficiles à trouver bien qu’elles soient soigneusement placées progressivement sur le chemin principal de l’histoire. Mais vaut mieux bien les chercher. Elle sont primordiales.

Prince of Persia the Lost Crown c’est aussi des quêtes secondaires facultatives. Le long de l’aventure Sargon rencontre des personnages qui vont lui demander de l’aide. Trouver des objets ou des gens, les venger, un perroquet, il y a un peu de tout. C’est un complément qui permet parfois d’un peu mieux comprendre le monde dans lequel on est. Il faudra souvent revenir sur ses pas dans le jeu. Pour se repérer plus facilement, Ubisoft a eu une bonne idée en instaurant un système de captures d’écrans : les fragments mémoriels. On peut donc effectuer des screenshots où l’on veut et la carte ajoutera un marqueur à l’endroit exact. Ça permet de retrouver certains endroits importants plus tard dans le jeu. C’est assez pratique. D’ailleurs le jeu laisse le choix au joueur le mode d’exploration guidé ou non, comme dans les Assassin’s Creed. Soit on nous montre l’objectif directement, soit il faut le trouver grâce aux indices et indication un peu plus vagues. Dans les deux cas il faudra chercher son chemin.

Côté technique, Prince of Persia the Lost Crown n’est pas incroyable graphiquement. Les graphismes en 3D sont assez basiques se qui permet entre-autre à avoir le même jeu, à quelques détails près, sur toutes les plateformes. Car oui, Prince of Persia the Lost Crown sort aussi bien sur PS5, Xbox Series X et S et PC, mais aussi sur PS4, Xbox One et sur Nintendo Switch. Et donc, On n’est pas sur un triple A à la Assassin’s Creed Valhalla. Ce n’est pas du tout le même style et genre de jeu non plus. Les textures ne font pas très HD non plus. Cependant, le jeu est vraiment joli artistiquement. Il y a des décors et environnements vraiment stylés et bien pensés avec des détails, comme la tempête en mer figée dans le temps. Il en y a d’autres biomes un peu plus pauvres, mais globalement c’est sympa sans être incroyable non plus. Les boss et certains ‘’gros’’ ennemis aussi ont eu un traitement très soigné pour résultat souvent très réussis. Artistiquement, Ubisoft a choisi un style un peu cartoon avec des textures, un peu baveuses, et des couleurs souvent unies et délavées comme peintes au pinceau. C’est assez classe dans sa simplicité. Mais ça ne fait vraiment pas parti des étalons graphiques d’aujourd’hui. Coté audio, le jeu sent sort bien, on est dans l’univers. La trame sonore se marie avec les différents environnements et reprend les thématiques des jeux Prince of Persia. Niveau langue, le jeu est jouable en français, mais aussi dans les autres langues habituelles comme l’anglais, l’allemand, l’espagnole, etc. Mais ce qu’on a moins l’habitude, c’est que peut sélectionner le persan, la langue d’origine ce qui rend l’immersion dans cet univers plus vraisemblable. Après, la vf est très bonne.

Et bien 2024 commence très bien. Prince of Persia: The Lost Crown est un excellent metroidvania. C’est avec un réel plaisir que l’on traverse cette épique aventure avec Sargon, un héros attachant et classe. Ce n’est pas encore le remake attendu de Sands of time, mais un épisode totalement original. Et tant mieux, c’est nouveau et palpitant. Nouvelle histoire, nouveaux personnages, Ubisoft est libre de faire un jeu sans contrainte. C’est une aventure qui est en réalité une vraie évolution 2D du jeu original mêlant plateformes et combats. Ubisoft a su remanier un vieux gameplay (1989) très exigeant et précis en un jeu dynamique, fluide et rapide. Il y a du flow dans ce Prince of Persia the Lost Crown qui est très agréable. Ça y va. Le rythme est bon. Le level design est très réussi. Le monde semi-ouvert est vaste, varié et bien interconnecté. Il y a de l’action avec des combats qui utilisent pleins de mécaniques et de combos possibles. Des boss magnifiques. Mais aussi des phases de plateformes exigeantes et des énigmes malicieusement bien pensées. Ensuite, l’aventure propose un scénario intéressant avec beaucoup d’inconnus grâce au croisement du cours du temps. Pour les fans du genre, ça se joue tout seul. Et il ne faut pas s’y méprendre c’est un jeu vraiment complet et long, vraiment long pour un jeu du genre. Il faut compter 20-25 heures pour l’aventure principale. Et il y a pleins de choses à découvrir et accomplir ensuite. Ce n’est pas un petit projet vite fait. Il y a tous les éléments d’un grand jeu avec de la profondeur, un gameplay fluide et dynamique et du mystère. Artistiquement et techniquement, c’est assez réussi, on peut regretter des graphismes parfois simplistes techniquement, mais artistiquement c’est joli très bien animé. Il n’apporte pas grand-chose de neuf au genre metroidvania non plus. Mais pour un Prince of Persia, c’est sans doute la formule idéale et gagnante. La jouabilité est top. On arrive à faire ce que l’on sans problème et de manière fluide et instinctive. Et c’est peut-être ça sa plus grosse qualité : c’est plaisant à jouer. Ça répond du tac au tac. La progression est bonne et la difficulté bien dosée avec certains pics qui se font sentir, mais sans être insurmontables. Élément assez rare de nos jours, une démo est disponible à télécharger pour tester le jeu. Je ne peux que vous recommander ce Prince of Persia: the Lost Crown qui nous prouve une fois encore que les jeux 2D sont toujours aussi bons, plaisant à jouer et encore d’actualité quand c’est bien fait. Prince of Persia: The Lost Crown n’est pas seulement un très bon jeu, c’est aussi un excellent metroidvania. Premier coup de cœur 2024.

Les plus :

  • Un metroidvania fait dans les règles de l’art
  • Le gameplay dynamique (combats et plateformes)
  • Un scénario vraiment cool rempli de mystères
  • Un level design très réussi, riche avec beaucoup d’exploration
  • Un monde très vaste et varié avec 13 biomes différents
  • Le système d’amulettes pour personnaliser son personnage
  • Les fragments mémoriels (système de screenshots localisés)
  • Un rythme de progression soutenu et bon
  • Une aventure vraiment longue et bien tenu sans temps mort
  • Sargon, un héros sympathique et charismatique
  • Quelques diaporamas vraiment réussi artistiquement
  • Le design des boss et certains ennemis
  • Les énigmes de temps vraiment bien pensée
  • Possibilité de jouer en VO en persan
  • Un challenge bien dosé
  • Beaucoup de contenu

Les moins :

  • Aurait pu être un poil plus joli graphiquement, surtout sur PS5 et Xbox Series
  • Certaines cutsecnes un peu faiblardes
  • Quelques énigmes pénibles
  • La rareté des plaques de Damas pour les upgrades


Éditeurs : Ubisoft
Développeurs : Ubisoft Montpellier, Ubisoft Studios
Plateformes : PS5, Xbox Series X/S, Switch, PC, PS4, Xbox One
Date de sortie : 18 janvier 2024

Genre : Aventure 2D, Metroidvania

Prince of Persia: The lost crown
4.5Note Finale

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