J’aimerais bien qu’un jour on m’explique ces mystères de l’édition qui font que pour un même personnage on en soit à quatre dessinateurs. J’ai regretté que Tardi abandonne ce qu’il avait si bien commencé, j’ai apprécié les productions de Barral qui me semblait dans la droite ligne des débuts et j’ai regretté que l’on confie le dessin à Moynot. Regretté pour cause de production graphique qui semble bâclée et au moins très inégale en qualité. Et nous voilà avec un joli tandem auquel j’associe le metteur en couleur qui a fait un travail remarquable. L’adaptation du roman de Léo Malet est signée Moynot et on ne peut qu’en apprécier la qualité quand on a lu ledit roman. J’ajoute une autre raison de l’apprécier : la brièveté des encadrés qui résument ou commentent. Avec le respect de l’intrigue, cette brièveté rend le dynamisme des romans de Malet. Burma en ludion nostalgique et ses états d’âme ressortent bien pour notre plaisir. Si vous avez déjà lu une adaptation BD d’un Malet vous savez combien il est difficile de raconter l’intrigue sans rien dévoiler. Alors je vais me défiler et me contenter de vous parler d’un buste surréaliste qui figure dans l’histoire et qui est authentique. Au cas où vous ne le sauriez pas, Léo Malet a participé au groupe surréaliste.
Pour ce qui est du dessin, j’apprécie de retrouver l’univers graphique de Tardi… Il est ici rendu avec une application artiste… Je veux dire par là que l’on ne voit pas « le travail », cela ne sent pas l’effort… et, à mon avis, cela facilite grandement la mise en couleur entre les pages 55 et 64 : récit, dessin et mise en couleurs constituent un très grand plaisir de lecture. Bravo messieurs !
Nestor Burma, tome 13 : Les rats de Montsouris
Dessin : François Ravard
Mise en couleurs : Philippe de la Fuente
Adaptation de l’œuvre de Léo Malet : Moynot
D’après l’univers graphique de Tardi
Editeur : Casterman
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