Couverture sobre avec portrait de l’homme politique et ajout des dates 1919-1924 qui précisent la période concernée. Attention il s’agit d’un vrai livre d’histoire muni de l’appareil critique nécessaire – index, chronologie et bibliographie – et j’ajoute que l’auteur n’a plus besoin de faire ses preuves. Vous lirez par vous-mêmes le récit de ce qui ne se raconte pas, aussi je vais, pour ma part vous livrer ma réflexion…
Vous m’avez déjà lu regretter que l’on m’ait fort mal enseigné l’histoire, je persiste et signe… Là il faut à l’auteur 200 pages pour présenter six ans d’histoire de la Turquie et d’une partie des relations internationales. Je vous laisse imaginer le nombre de pages et le temps nécessaire à étudier l’histoire de l’Europe entre le congrès de Vienne (démantèlement de l’empire napoléonien) et la première guerre mondiale. On notera que le livre commence avec l’entrée en guerre de la Turquie au côté de l’Allemagne contre les forces de l’Entente… Mais vous constaterez deux choses. Aussi bien à Vienne que pour la Turquie le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes reste lettre morte. La politique des États est dictée par les États en position de force. Et l’on se doute que cette politique emprunte ses choix à l’économie/l’industrie qui soutient les élus. L’auteur met aussi en évidence l’importance de la presse et des communications (nous savons depuis 1870 et la dépêche d’Ems le rôle primordial qu’elles jouent). Pour ce qui est de la presse on la sait faiseuse d’opinion (avec ou sans fake news) et donc potentiellement manipulatrice. À nous de voir qui la finance. Pour revenir à Mustafa Kemal, il me semble que son importance vient de deux de ses ‘réussites’… Faire de la Turquie un état indépendant politiquement et avoir émancipé cette même Turquie de l’influence religieuse… Imaginez que les femmes turques ont obtenu le droit de vote et d’éligibilité par une loi du 5 décembre 1934…
Bonne lecture…
Mustafa Kemal invente la Turquie moderne
Auteur : Paul Dumont
Editeur : Archipel
Collection : ArchiDoc
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