Monarques

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La quatrième de couverture fait avec juste raison référence à Julio Cortazar, pour ma part j’ajouterais un autre écrivain que les deux signataires de ce roman ne peuvent pas ne pas connaître, même s’il est aujourd’hui un peu oublié du grand public : Raymond Roussel. Si vous ne connaissez pas, ce n’est pas grave mais je vous invite à jeter un œil sur ces deux grands écrivains qui méritent amplement d’être lus.

Ce roman est en trois parties. Deux parties, la première et la dernière, sont des échanges épistolaires entre deux personnes. La première entre deux hommes, l’un en France, l’autre au Mexique et il s’agit de lettres avec timbres. La dernière est un échange de courriels – ce qui peut vous donner une idée du temps écoulé – entre un homme et une femme prénommée Nieves (qui signifie Neige) et ce prénom est en rapport avec le conte « Blanche-Neige et les sept nains » dont il est question dans la partie centrale. Dans cette partie, on traite du monde entre 1936 et 1940 et de la guerre. L’ensemble pourra vous sembler peu sérieux et pourtant en lisant ce que l’on appellera les intermèdes – les dialogues par écrit entre une mère et son fils, les discours interrogatifs de la voix derrière la dune – et la deuxième partie vous entendrez je pense une superbe histoire d’amitié et surtout vous verrez le monde du XXème siècle d’une façon différente.

Pardon si ma chronique vous semble ne pas en dire assez mais je ne voudrais pas déflorer l’histoire en en racontant trop… Juste vous mettre l’eau à la bouche. Il me reste à vous dire que c’est remarquablement écrit et que cela se lit avec un plaisir évident. Surtout gardez bien pour la fin de votre lecture la note finale de Sébastien Rutés.

Et bien sûr je ne vous lâche pas sans une petite citation : « Alors, pour ne pas succomber au ridicule de les individualiser, leur donner des noms et leur confier ma solitude (il s’agit d’escargots), je leur barbouille désormais des coquilles bariolées que je repeins au gré de mes humeurs. Plus je suis triste et plus les couleurs sont vives. Cette nuit, l’escalier est un indolent arc-en-ciel de regrets. »

Prenez le temps de tout lire d’une traite, si possible.

Monarques
Auteurs : Sébastien Rutés & Juan Hernandez Luna
Editeur : Albin Michel

www.albin-michel.fr

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