J’aurais bien aimé pouvoir lire le nom de l’illustrateur qui signe le bandeau. Son œuvre, sans rendre compte du contenu, me semble en traduire un peu l’esprit.
En quatrième de couverture, on vous parle de ‘tableau dystopique’ et de ‘récit réaliste’. Côté dystopie, un hiver très froid s’est installé au moins sur la France, les moteurs thermiques sont interdits, la viande est un produit de contrebande très cher, le pouvoir se maintient en place grâce à ses ‘brigades’ en tous genres. Côté réalisme l’immigration clandestine se poursuit, la politique est en campagne, on fait du commerce avec des Russes, Thomas tenait un garage et s’occupait de motos et est au chômage, son ami Sofiane traficote, Sandra est la fille d’une députée influente et riche, il va y avoir des émeutes et Thomas et Sandra vivront une belle histoire d’amour.
Quoi que vous ayez pu imaginer en lisant ce qui précède, vous êtes très loin du compte. Et c’est à mon sens ce qui fait l’intérêt de ce roman dont les éléments de base n’ont en soi rien de surprenant… Le style, en revanche, va vous surprendre par son rythme, sa scansion. L’impression parfois que l’adjectif que vous avez lu n’est pas le bon, mais qui après réflexion vous semblera juste. La relation amoureuse est subtilement présentée (je veux dire sans excès d’érotisme et de pudeur). La violence politique se glisse dans les interstices. Mais c’est surtout la violence des émeutes qui est peut-être la plus surprenante. Citation : « Sur les flancs débordés de la foule, certains vêtus de noir et protégés de casques allumèrent des lambeaux de tissus enfoncés dans le goulot de bouteilles en verre dont l’explosion baptisa le chaos d’un surcroît de lumière et de hurlements. ». Les amateurs de science-fiction se souviendront sans doute et sans déplaisir, de Soleil vert (roman (Harrison) et film (R. Fleischer), les autres se poseront peut-être des questions mais personne ne se sera ennuyé à la lecture de ce roman.
Bonne lecture.
Maintenant que l’hiver
Auteur : Olivier Sebban
Editeur : Rivages
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