Étrangement, l’illustration de couverture – assez réussie – m’a fait penser à un Belge, Magritte, et en même temps à Luis Buñuel (mais pour ce dernier c’est logique, l’auteur est Chilien). Vous vous y retrouvez ? Et j’ai pensé, au fil de ma lecture, à Federico Fellini et à Dino Risi… Or José Donoso est une figure de proue de la littérature latino-américaine…

Et d’abord il est difficile de savoir qui parle, qui raconte ce qui se passe dans cette très grande Maison et ses parages. C’était une maison de Recluses dont il ne reste que trois sœurs et des vieilles sorcières, accoucheuses, pleureuses et des monstres. Tous et toutes y mènent une vie personnelle et collective, un peu dans le genre d’une cour des miracles, sans miracle ou presque (la jeune Iris se retrouve enceinte alors qu’autour d’elle les femmes la croient vierge). Une belle troupe de monstres felliniens en diable. Mais ceux de Fellini naissaient de ses souvenirs alors que là ils sont bien vivants. Le narrateur nous entraine dans le labyrinthe de son esprit comme dans celui du lieu et en détaille la folie.

Je vous conseillerai de lire ce roman tranquillement, à votre rythme, sans crainte de vous interrompre n’importe quand. Et cela pour une raison simple : imaginons que vous vous arrêtiez de lire un jour ou deux et que vous pensiez avoir perdu le fil… vous serez surpris quand vous reprendrez la lecture ils seront de nouveau là à parler, à s’apostropher, se contredire comme s’ils ne vous avaient jamais quitté.

Ce livre est paru en 1970 et son monde, près de cinquante ans plus tard, devrait avoir disparu ou au moins passer pour un vieux monde… lisez avec attention, vous serez surpris de son intemporalité.

Bonne lecture.

L’obscène oiseau de la nuit
Auteur : José Donoso
Editeur : Belfond
Collection : Vintage

www.belfond.fr

L'obscène oiseau de la nuit
5.0Note Finale

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