L’illustration de couverture risque de ne pas beaucoup vous attirer mais elle a deux mérites. Celui d’être en accord avec le titre et avec l’histoire. Attention ! Nous sommes dans un roman noir… De ce noir que je qualifierai de ‘désespérance’ en composant le mot avec désespoir et errance… Attention ! Nous sommes dans un de ces romans où les personnages ont plus d’importance que leurs actes, où ce qu’ils sont est plus dense que ce qu’ils font ; mais c’est peut-être une des caractéristiques des personnages ‘imaginés’ par l’auteur. Je sais que cela ne se fait pas, mais peut-être devriez-vous aller lire les remerciements de l’auteur avant d’attaquer le roman.

Trois personnages principaux, la narratrice, Lucille, jeune femme écorchée par la vie qui se retrouvera un peu ; Anatole, le retraité-marginal, anarco-écolo qui sculpte et peint des oiseaux très particuliers pour la chasse et ‘loue’ une partie de ses ‘abris’ à la narratrice ; Loïk, un malfaisant qui loge un temps dans un abri d’Anatole. Et nous sommes entre Gravelines et Calais, non loin de la jungle où Lucille a un temps œuvré. Ces personnes sont prisonnières de la société qui leur a fait un passé, une histoire. Si la nature autour d’elles se renouvelle et vibre, eux n’ont que des souvenirs des références pour unique horizon. Ils/elle jouent comme si cela pouvait les aider à s’inscrire dans le monde, à faire de leur vie autre chose que du quotidien.

Quand vous arriverez au bout de l’histoire, ne vous en étonnez pas, elle est tout à fait logique. Au cas où le noir-des-espérances vous serait trop noir écoutez donc Le chasseur de Michel Delpech ou Quand t’es dans le désert de Jean-Patrick Capdevielle ou encore regardez un vieux Gabin/Audiard comme le Président ou Un singe en hiver.

Bonne lecture, lente pour se mithridatiser…

L’horizon qui nous manque
Auteur : Pascal Dessaint
Editeur : Rivages
Collection : Noir

www.payot-rivages.net

L'horizon qui nous manque
4.0Note Finale

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