Avec en sous-titre « dans les Évangiles et dans l’Histoire » et une illustration fin 19ème de James Tissot intitulée : Les pharisiens et les sadducéens viennent tenter Jésus. Je vous parle de ce livre parce qu’en matière de pharisien j’en étais resté à l’image d’hypocrite qu’en donne Georges Brassens, celle qui pointe son nez dans l’illustration. Comme je suis un mécréant, je ne connais pas les sadducéens et même les esséniens. Ce livre est un livre d’historienne, l’auteure est professeure émérite d’histoire des religions à la Sorbonne. Mais il est très lisible par tous. Et bien sûr porteur de nuances à nos a priori, à nos connaissances. Ainsi, pour ce qui me concerne, en plus de remettre en question « l’hypocrisie » des pharisiens, j’ai découvert que les quatre évangiles pouvaient avoir des lectures différentes. Que celui de Jean, le plus tardif, avait un côté romantique. Que celui de Matthieu était celui qui parlait le plus des relations entre Jésus et les pharisiens, au point que l’auteure pose la question de savoir si Jésus n’était pas un peu pharisien. Comme tout livre d’historien qui se respecte, il base sa réflexion sur les textes, il n’avance rien sans références. Et cela pose question. Pas aux croyants qui fonctionnent sur leur foi, mais aux autres qui subissent les habitudes de langages, de pensées et les entretiennent. Pourquoi tient-on les pharisiens pour hypocrites ? Pourquoi un regard largement postérieur au fait décrit modifie-t-il le regard sur ce fait ? Pourquoi le commentaire prend-il plus d’importance que le fait commenté ? Ces questions sont valables pour ce qui relève de l’histoire mais aussi pour ce qui touche à nos « superstitions » personnelles. L’auteure puise beaucoup dans les récits d’un auteur latin (Flavius Josèphe) alors que nous ne disposons que de notre « conscience »… mais nous la savons très accommodante.
Bonne lecture.
Les Pharisiens
Auteure : Mireille Haddas-Lebel
Editeur : Albin Michel
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