Combien de lecteurs/trices ayant eu leur jeunesse avant 1968 vont bondir en regardant le scooter en couverture de ce roman ? Pourquoi ne pas avoir tout simplement montré une écluse ?
Nous sommes en 1963 et Pierre-Marie vient d’être rendu à la vie civile après son service militaire en Algérie. Il retrouve sa famille, mère éclusière, père cantonnier, Marjolaine sa sœur handicapée d’un pied des suites d’une poliomyélite, sa fiancée Béatrice. Mais survient Elvira une jeune et belle Allemande, pianiste et future concertiste dont Pierre-Marie tombe amoureux. Elvira annonce être la fille d’un prisonnier allemand relégué dans la région. Puis disparaît brusquement. Marjolaine devient infirmière et tombe amoureuse d’un harki (les Algériens qui ont aidé la France entre 1954 et 1962). Pierre-Marie est toujours amoureux d’Elvira.
Nous sommes bien dans un de ces mélodrames romantiques (dont la fin est quand même heureuse), du genre des feuilletons télévisés ou radiophoniques (Janique Aimée, Noële aux quatre vents) qui n’oublient pas la réalité historique ou économique de l’époque qu’ils racontent mais se contentent bien souvent de l’effleurer ou la réduisent en quelques mots. Je pense ici à l’époque dite des « Yéyés » réduite à quatre noms de chanteurs/chanteuses et à quatre titres. La sélection de l’auteure paraissant bien triste… Enfin je me permettrai de regretter le fait que les personnages principaux qui ont des enfants et les autres d’ailleurs ne vieillissent pas ou si peu. Ils semblent figés comme représentants des valeurs, des idées que l’auteure leur a confiées. Ainsi on peut sans doute rapprocher cette histoire d’un autre genre qui eut aussi ses beaux jours : le roman-photos où la photo figeait l’action et le sentiment qu’elle voulait traduire. Un peu comme l’illustration de couverture.
Bonne lecture.
Les amoureux de l’écluse
Auteure : Lyliane Mosca
Editeur : Presses de la cité
Collection : Terres de France
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