Le silence des femmes

Hélène Vecchiali est psychothérapeute et coach – et pour ceux qui connaissent, elle est la nièce du réalisateur Paul Vecchiali, mais la question n’est pas là. Je vais peut-être choquer certains et certaines d’entre vous, chers lecteurs et lectrices, mais je pense que ce livre devrait être proposé en lecture suivie avec des adolescents. A cet âge où l’on se pose des questions, où l’on a besoin de tendresse, d’amitié, d’amour et où dans le même temps s’éveille la sexualité. Si vous laissez ces ados inquiets succomber aux stéréotypes masculins et féminins que leur offre la société, vous risquez de rendre les jeunes filles silencieuses sur leur sort et leurs aspirations et de faire des garçons des dominants égoïstes. Nous sommes dans une culture et une banalisation du viol qui justifie « les pulsions masculines irrépressibles », qui rend floue la notion de consentement.

Page 65 une petite phrase simple est venue confirmer mes réflexions personnelles – car il m’arrive de réfléchir – : « Le sexe est une des composantes du viol, mais il ne s’y réduit pas. ». Il me semble en effet que ce qui importe c’est d’abord de réduire l’autre à merci, d’exercer le droit du plus fort, de savoir que l’autre est réduit à l’état d’étoile de mer. On sait bien que l’amour c’est mieux à deux, quand il y a connivence et échange, c’est donc que ce qui prime pour le violeur c’est cette réduction de l’autre à rien. Et l’on peut comprendre la double sidération des femmes violées à qui la société a toujours demandé de plaire et à qui l’on dit « vous êtes sûre d’avoir été violée ? ». Des femmes que ce viol a réduites à néant, a changées en objet – je pense aux viols de guerre -, alors qu’elles existaient socialement en tant qu’individus.

Hélène Vecchiali explique et démontre bien mieux que moi et surtout avec des exemples à l’appui le comment et le pourquoi de ce silence des femmes. Et elle suggère quelques idées pour améliorer les conceptions sociales des hommes et des femmes. J’en ai retenu deux : la première relève du changement d’attitude dès la crèche et la deuxième propose d’apprendre à perdre aux garçons et j’ajoute qu’on peut leur apprendre à pleurer…

Lecture indispensable même et surtout si vous croyez ne pas être concerné…

Le silence des femmes
Auteure : Hélène Vecchiali
Editeur : Albin Michel

www.albin-michel.fr

Le silence des femmes
5.0Note Finale

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