Je ne connais absolument rien à la syntaxe du japonais, mais je pense connaître un peu celle de la langue française. Je crois savoir repérer quand le français est lourd, lent, maladroit, peu facile à lire parce qu’encombré d’adverbes en -ment, de conjonctives ou de relatives inutiles, de circonlocutions…. ou même de bizarreries (« des pupilles qui se ferment », une « respiration débraillée », par exemple). Là, j’ai eu l’impression d’une traduction qui ne se résout pas à élaguer, qui veut à tout prix conserver tout ce que dit le japonais. C’est poussif. Et, bien sûr, c’est regrettable car l’histoire est intéressante, au moins dans la mesure où elle s’inspire des histoires d’un certain Philip Marlowe…
Otsuki – qu’on pourrait dire séducteur entretenu – vient de mettre Hiroko, sa maîtresse, dans un taxi et décide de se promener un peu. Au cours de sa balade, il éprouve la sensation d’être suivi. Puis il tombe sur quelqu’un qu’il a connu en Fac et avec qui il a travaillé dans une entreprise. L’autre lui propose de rencontrer celui qu’il appelle son maitre : le calligraphe Kôyama. Et Otsuki se retrouve embauché pour finir un film dans lequel la petite-fille de Kôyama, Tomoe, fait l’amour avec un violent. La scène d’embauche se déroule dans une serre… Puis Otsuki découvre par hasard qu’Hiroko connait Kôyama… et par la suite qu’elle a fui sa maison en emportant des actions et un livre de comptes très important… pour se réfugier chez Kôyama. Otsuki se fait tabasser et apprend que Tomoe n’est pas la petite-fille annoncée et que ce nom-mot correspond à une figure calligraphique…
Ainsi, non content de repenser à Raymond Chandler, je me suis souvenu de Peter Greenaway et surtout de The pillow book. A Murakami aussi.
J’ose espérer que la réédition en poche permettra d’alléger la traduction, de la rapprocher des modèles chandlériens.
Bonne lecture.
Le calligraphe
Auteur : Hisaki Matsuura
Editeur : Rivages
Collection : Noir
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