L’illustration en couverture est un détail d’une toile d’un grand paysagiste, Caspar David Friedrich, et vous remarquerez que dans le titre Peintre et Gouverneur gardent la majuscule, comme pour préciser qu’il s’agit des fonctions de peintre et de gouverneur.

Le peintre, Zoltan, qui passe son temps à peindre même lorsque l’école des Beaux-Arts est fermée pour les vacances est chassé de ladite école parce que son travail ne plaît plus et est considéré comme dangereux (subversif ?), alors il part à l’aventure et se retrouve dans un pays non identifié. Un pays dont il prend plaisir en tant que paysagiste à peindre un étang… mais un pays qui ressemble à un monde kafkaïen – un lieu où nul n’est censé ignorer la loi mais où on ne peut lire la loi – qui exige un permis de séjour et de travail. On conduit Zoltan au Gouverneur et celui-ci lui demande de faire son portrait. Et deux choses se produisent. Le peintre oublie progressivement le paysage et le visage du Gouverneur change tous les jours. Zoltan corrige plus par la couleur que par le dessin les expressions du visage. Zoltan rencontre Véra et ils s’aiment.

Vous en savez assez pour vous faire une petite idée de ce qui peut se produire… Alors j’ajoute que tout cela est écrit dans une langue légère, aérienne et subtilement colorée… ce qui bien sûr souligne l’importance de ce qui est dit ou suggéré. Imaginez du Kafka en couleurs balayé furtivement par un vent léger né du côté de chez Alfred Jarry, si je puis dire. Un de ces mondes plaisants à regarder mais dans lequel on n’aimerait pas vivre.

Attention, ce livre se lit d’une traite, j’allais dire sans respirer. C’est après l’avoir reposé que vous pouvez réfléchir à l’idée du paysage comme support de la réalité, et revenir au peintre qui illustre la couverture.

Bonne lecture.

Le Peintre et le Gouverneur
Auteur : Jean-François Laguionie
Editeur : Maurice Nadeau

www.maurice-nadeau.net

Le Peintre et le Gouverneur
5.0Note Finale

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