Non, il n’y a pas d’erreur. Si vous avez cherché un titre et un nom d’auteur à l’illustration de couverture – c’est en quatrième de couverture – et que vous avez été surpris de lire 3 femmes, 3 loups, parce que vous vous n’aviez pas le compte : regardez mieux… Attention ! Ce n’est pas un roman, c’est un essai. Un de ces livres qui donnent à penser parce qu’ils mettent en relations des idées, des choses et des événements. Relations auxquelles on n’aurait pas pensé. Je simplifierai en disant qu’il s’agit d’un catalogue raisonné de certaines relations entre le pouvoir et les femmes. Pouvoir royal comme pouvoir spirituel ou pouvoir masculin. On notera qu’il suffit que certains prétextes soient écrits pour ne pas être remis en cause. Imaginez qu’il suffit que des femmes soient en cheveux – sans fichu, foulard, chapeau – ou rousses pour qu’on les soupçonne d’être des sorcières. Si vous avez du mal à me croire lisez attentivement ce qui est dit ici de Pierre de Lancre et de ce que, sur ordre du roi, il fit de certaines femmes de pécheurs de morues. Et n’oubliez pas en lisant qu’il était contemporain de Montaigne.
Maintenant, rappelez-vous un instant quelles chansons vous avez chantées enfants… S’il vous souvient de « Nous n’irons plus au bois ! » allez tout de suite au refrain : Sautez, dansez, embrassez qui vous voudrez ! Et lisez ce que Pierre de Lancre dit du Sabbat où les sorcières sautent, dansent et embrasse le diable, parfois même de façon particulière et ne me dites pas que mon rapprochement est abusif… Nous sommes civilisés et nous n’allons plus au sabbat et d’ailleurs le professeur Charcot est passé par là. Et pour revenir plus près de nous, en ce siècle, l’auteure glisse du côté des marginaux et des « migrants » et nous renvoie à Claude Lévi-Strauss et à Tobie Nathan.
Une lecture indispensable… que vous complèterez par deux films : « Les Diables » de Ken Russel et « Le chant de Bernadette » d’Henry King.
Le musée des sorcières
Auteure : Catherine Clément
Editeur : Albin Michel
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