Le Deuil blanc

Le Deuil blanc

Une couverture bicolore, le rouge donne l’impression d’un bandeau et porte l’inscription « Au-delà d’Alzheimer, l’amour » et juste au-dessus la mention « Journal d’un accompagnant ». Vous voilà informés et rassurés peut-être. J’écris cela parce que, peut-être plus que le cancer ou le sida, l’Alzheimer fait peur. Le 21 septembre sera un jour consacré à cette maladie, aux malades, aux traitements, à la recherche et sans doute aux accompagnants… Au début de ma lecture de ce petit livre c’est la même petite phrase de Brel qui est revenue – je l’avais déjà entendue en lisant « L’Éclipse » de Rezvani*. Vous la connaissez, elle est dans les Vieux, je crois : « celui des deux qui reste se retrouve en enfer. »

Je pense que ce livre – comme celui de Rezvani – devrait être lu par une majorité d’individus et au moins par ceux dont les parents sont proches de l’âge moyen auquel on diagnostique cette maladie. Ces deux livres sont écrits pour exorciser la douleur de la perte de l’être cher. C’est une douleur d’autant plus grande que la décrépitude physique suit le mal sans l’accompagner… Je veux dire que l’on ne voit pas toujours que l’autre est malade. Jean Biès apprivoise sa douleur de l’absence de l’autre sans montrer à sa compagne… La patience et l’écriture l’aident à surmonter l’effacement de l’autre. Mettre des mots sur sa souffrance – impossible de mesurer, sauf dans les moments de lucidité -, la souffrance de l’autre. Une souffrance qui s’accentue lorsque l’on sent, l’on croit que l’autre se rend compte de sa situation. Bien sûr cela peut n’être qu’une illusion, un espoir de l’accompagnant mais l’écriture – le fait d’écrire après avoir vu ou cru voir – permet de poser, se poser les questions qui rapprochent de la réalité.

Jean Biès met de jolis mots, de belles expressions sur des situations lourdes… c’est une bonne aide, pour ceux qui sont directement concernés ou risquent de l’être sous peu.

Laissez votre imagination s’emparer de la réalité présentée dans ce livre… cela vous aidera au moins à appréhender la maladie.

* éditions Babel n°786

Le Deuil blanc
Auteur : Jean Biès
Editeur : Hozhoni

www.editions-hozhoni.com

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