L’illustration sur le bandeau est un détail d’une carte postale de propagande de La ligue nationale socialiste des enfants allemands (1940). Au dos de ce bandeau deux commentaires enthousiastes de libraires qui ont lu le livre avant parution.
Attention ! Comme il m’a semblé impossible de vous raconter ce roman qui se fait au fur et à mesure de son écriture (et donc de sa lecture par vos soins) et qui dit la quête/recherche d’identité/de soi d’une femme née du programme Lebensborn mis en place par Heinrich Himmler. A soixante-seize ans elle décide de faire entendre sa voix et pour cela embauche un scribe qui met en mots ce qu’elle a à dire. J’ai arbitrairement choisi de vous citer une page de ce roman et de vous dire ce qu’elle m’inspire.
« Salir. C’était aussi l’idée des tatouages. Passer d’une identité propre à une identité sale. C’était sale pour les Juifs, ce tatouage. Très sale. Parce qu’au chapitre dix-neuf du livre du Lévitique, la Bible interdit le tatouage. La Torah proscrit toute modification irréversible du corps, toute altération de l’œuvre de Dieu. Les nazis se prenaient pour Dieu, et nous étions leur création. » C’est la page 129. Pour moi, le tatouage, du moins du genre de celui apposé sur le bras gauche des détenus des camps et ici des mères choisies pour être ensemencées pour procréer des bons Aryens, c’est aussi celui que l’on inflige aux animaux (pour montrer qu’ils ont subi ce qu’il faut pour vivre avec nous ou pour partir en abattoir). Ainsi le tatouage rabaisse l’individu au rang de l’animal et cela « autorise » celui qui a tatoué à faire ce qu’il veut du tatoué… Et là vous comprendrez que je puisse vous abandonner face à votre conscience de lecteur… Un peu comme le fait ce roman – abondamment nourri de références sur la question des orphelins fabriqués par les nazis. Voir la longue bibliographie en fin de volume où j’ai été surpris de découvrir un titre de Ray Bradbury : « Fahrenheit 451 » (mais si ! c’est la température à laquelle le papier s’enflamme)…
Bonne lecture.
La race des orphelins
Auteur : Oscar Lalo
Editeur : Belfond
Collection : Pointillés
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