Je me permettrai de regretter la presque mièvrerie de l’illustration de couverture alors que le roman est d’une finesse et d’une intelligence rares. Attention ! C’est un livre difficile à abandonner une fois que l’on en a entamé la lecture. On notera qu’il s’agit d’un premier roman et je regretterai que le titre anglais n’ait pas été tout simplement traduit. Cela aurait évité le ‘contre sens’ contenu dans les trois premières lignes de la quatrième… Car la petite fille dont on va raconter la vie n’a pas volé la fiche concernant le mot : bonne-à-tout-faire elle l’a ramassé par terre dans la salle du Scriptorium où travaille son père. Elle s’appelle Esme et se distingue par des doigts brûlés pour avoir saisi dans le feu une fiche portant le mot Rose qui était le prénom de sa mère morte. Son père travaille à la rédaction du dictionnaire d’Oxford et elle passe beaucoup de temps sous la grande table de travail. La bonne Lizzie s’occupe bien d’elle et elles sont amies. Esme prend conscience de la force, de la valeur des mots et collecte ceux des femmes qui n’entrent pas au dictionnaire, parce qu’ils ne sont pas ‘attestés’ par l’écrit. Esme découvre les ‘suffragistes’ et la sexualité – mais elle n’aime pas celui qui la déflore et ‘la met en cloque’…

Vous lirez le reste …L’histoire commence en 1886 et s’achève en 1989 … Vous avez compris que ce roman raconte la vie d’une femme qui affronte la vie, le travail, la société des hommes et celle des femmes (le personnage de Lizzie est d’une justesse subtile), elle-même et les mots (écrits et parlés). Bien sûr il se pourrait que certains lecteurs trouvent un côté ‘mélodramatique’ à cette histoire, je leur conseille de bien regarder de quelle époque il est question. Et surtout de faire attention aux mots qui ne figurent que dans le dictionnaire particulier d’Esme… Avant de vous glisser une citation que j’ai eu du mal à choisir, un mot sur la traduction qui me semble fort réussie au point de rendre la lecture facile.

« Le turf, c’est le tapinage, m’a-t-elle répondu comme si c’était un mot aussi courant que jockey ou hippodrome. »

Bonne lecture…

La collectionneuse de mots oubliés
Auteure : Pip Williams
Editeur : Fleuve

www.fleuve-editions.fr

La collectionneuse de mots oubliés
5.0Note Finale

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