Les eaux troubles du Tigre
Comme pour moi « le Tigre » se trouve du côté de l’Euphrate, je suis allé lire le titre original en espagnol (Argentine) : Una mancha mas (avec un accent aigu sur le a de mas ) que j’ai immédiatement traduit de manière approximative par « Une manche de plus ». Et cela a éclairé ce que je venais de lire.
L’action se déroule de nos jours en Argentine mais dès les premières pages il nous est raconté des souvenirs de Raul, un scénariste de films plus ou moins « coquins » qui vit avec une des vedettes de ces films. Raul se souvient avoir vu un de ses voisins rentrer un soir chez lui en portant dans les bras tout ce qui avait de l’enfant, du bébé. C’était du temps de la dictature… Plus tard on découvrira Raul et sa compagne suicidés dans une petite maison sur pilotis bâtie tout près du Tigre. Un message annonçant la décision de mettre fin à leurs jours a été tapée sur une vieille Underwood. Une habitante occasionnelle du coin, Julia, va avec l’aide d’un juge intègre, Léo Resnik remonter dans le temps et découvrir qu’un meurtre pouvait en cacher un autre… Il existe à ma connaissance au moins un autre roman noir sur le sujet, mais il est dû à un Espagnol : Montalban et met en scène Pepe Carvalho. Au début de son roman, Alicia Plante parle d’un Gallego dont la traductrice nous indique qu’il s’agit du mot parfois péjoratif qui désigne les Espagnols immigrés… C’est lui que va faire chanter Raul.
Ce qui devrait vous donner envie de lire ce roman, outre son aspect historique, c’est le fait que l’auteure s’applique à mettre en valeur l’humain des personnages, leur mentalité et que l’on y croit. Ainsi, pour le personnage qui est sur le point d’être arrêté, la question qui le tarabuste est « quelle erreur ai-je commise ? ».
Vous avez compris la force du titre espagnol ?
Un authentique plaisir de lecture.
Les eaux troubles du Tigre
Auteure : Alicia Plante
Editeur : Métailié
Collection : Noir
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