Ce volume s’inscrit dans la série « Un autre regard » et porte en sous-titre et autres illusions à dissiper ensemble. Plutôt que de le ranger dans une catégorie BD, je le classerai dans la catégorie livre illustré et je ferai d’abord deux recommandations. Le lire dans les transports en commun pour lui permettre d’affirmer son existence en dehors des tables et des vitrines des libraires et de trouver le moyen de l’utiliser pédagogiquement (instruction civique, économie, histoire) pour faire prendre conscience. Et je m’autorise un regret/reproche. C’est parfois trop dense à lire au vu des petits caractères choisis et cela risque de rebuter certains lecteurs. Les lectrices, puisqu’Emma parle pour elles, feront l’effort de poursuivre.
Après sa mise en évidence de la charge mentale supportée par les femmes, Emma observe les suites et les comportements. Puis elle analyse le monde du travail. Et l’on constatera avec elle que certaines petites phrases « politiques » extraites puis remises dans leur contexte montrent des évidences que les médias ont revêtu de tenue de camouflage. Ce que dénonce Emma est si profondément ancré dans nos vies et nos éducations que la lutte individuelle est bien souvent battue en brèche par l’inertie fatiguée des autres… Ainsi on appréciera qu’un petit groupe de femmes – fatiguées de devoir faire des bises de bonjour matinal – ait décidé de serrer les mains. Je vous laisse imaginer la tête des témoins si une seule avait eu une telle attitude.
J’oubliais : tout cela est raconté sans haine ni mépris – même si certains propos de PDG peuvent sembler méprisables – et avec ce qu’il faut d’humour subtil pour emporter l’adhésion. Un exemple : le petit dessin au bas de la page 23 dont la suite est en haut de la page 24. Ou ce qu’il faut d’audace pour donner envie, voir page 79.
Bonne lecture.
Des princes pas si charmants
Auteure : Emma
Editeur : J’ai Lu
Laisser un commentaire