L’illustration de couverture ne me semble que vaguement en rapport avec le recueil de nouvelles, mais sa couleur devrait tirer votre œil. Tatillon comme vous me connaissez, j’ai aussi cherché un rapport entre les titres des textes et celui du recueil. Et j’ai pensé à une certaine Marilyn qui chante My heart belongs to Daddy. Enfin et pour rester dans l’ambiance cinéma, au fil de ma lecture – je n’ai pas osé une chronique-carotte – j’ai pensé à Robert Altman, David Lynch et Abel Ferrara racontant des histoires imaginées par Erskine Caldwell, John Steinbeck et Tennessee Williams et je me suis ajouté une touche d’Edward Hopper… Vous vous y retrouvez… ?
Si j’en crois une citation du magazine Transfuge citée en quatrième, Emma Cline fait le portrait de « la société américaine contemporaine », en ce cas cette société paraît bien « désespérée », désespérante. Vous remarquerez que les textes ont tous une fin ouverte. Que nous pouvons imaginer une suite, une fin. Vous noterez que trois textes au moins traitent directement de rapports entre parents et enfants, mais présentés sous le regard d’un parent. Et ce que l’on découvre en creux de l’enfant peaufine ce que l’adulte dit ou montre de lui. Pour d’autres textes, les parents sont des silhouettes qui importent mais les enfants sont les ‘héros’… Je vous recommande Marion. Enfin je vous laisse vous faire votre opinion pour ce qui est de classer Mack the knife et A/S/V qui achèvent le recueil. J’ai eu beaucoup de mal à choisir/décider quel texte était à mes yeux le meilleur. La nounou et Northeast Regional sont pour moi au-dessus d’un lot déjà très relevé.
Conseil de lecture : lire lentement un texte après l’autre avec entre un léger temps de latence. Et je vous offre une petite citation. C’est un père divorcé depuis seize ans qui parle : ‘Voilà pourquoi on vivait dans les grandes villes : la multitude des possibles protégeait des aléas des relations humaines.’
Bonne lecture.
Daddy
Auteure : Emma Cline
Editeur : 10/18
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