Regardez bien la petite photo en couverture, je crois que l’on peut y voir la mer. La quatrième de couverture – à mon avis trop bavarde – vous a explicité le titre, situé le lieu et présenté deux des personnages. Nous sommes à Valparaiso au Chili et un fils amoureux de sa ville de naissance raconte une partie de sa vie ou l’imagine. Et bien que tout se passe en Amérique latine, il me semble que l’on peut avoir l’impression que les petits tableaux présentés par l’auteur renvoient à des peintures d’Edward Hopper.
On notera deux choses avant d’aller plus loin. D’abord ce n’est qu’à la page 62 que le narrateur se présente. Ensuite qu’il hésite entre roman et autobiographie et qu’en fait il mélange les deux… C’est pour cela qu’à mon sens la quatrième est fautive de ne pas vous parler de la mère de l’auteur. On dira que celui qui raconte n’a d’existence que lorsque ses parents se séparent. Il part vivre avec sa mère chez sa grand-mère riche et voit son père de temps en temps. La mère travaille, le père est antiquaire. La mère est d’origine grand-bourgeoise et le père de plus basse extraction mais tous les deux ont voté pour le maintien au pouvoir de Pinochet. Je n’ai pas vérifié mon impression mais je dirais que Gonzalo attache autant d’importance à son père qu’à sa mère. Et à celle qu’il aime. La quatrième vous parle de la collection privée du fils : il s’agit de cartes postales (de préférence écrites) de Valparaiso. On doit pouvoir rapprocher les ‘vignettes’ textes de ces cartes postales et les considérer comme une vraie collection privée de souvenirs. J’ai deux citations, courtes, à vous proposer… La première concerne le relâchement des rapports entre père et fils : ‘l’habitude est le meilleur antidote aux contradictions.’. La deuxième pourrait je crois être prise comme une des clés de ce qui est raconté : ‘L’imagination, c’est se souvenir. Ou est-ce comme se confondre au souvenir ?’
Bonne lecture.
Collection privée
Auteur : Gonzalo Eltesch
Editeur : Maurice Nadeau
Collection : À vif
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