Peut-être, comme moi, trouverez-vous d’abord l’illustration de couverture dépourvue d’intérêt, alors prenez le temps de mieux la regarder. Les cinq premiers mots du titre traduisent un titre de Nat King Cole, et les cinq autres une réflexion du narrateur qui se demande ce qu’il y a à l’ouest du soleil. Je crois qu’avec ce roman (?) j’ai compris ce qui fait que l’on aime Murakami. Il écrit/raconte comme s’il nous parlait directement, comme si nous étions son seul et unique interlocuteur. De plus, et sans savoir s’il a plus de lectrices que de lecteurs, il s’adresse aux deux sur le même ton.
Le sujet du roman : l’enfant unique. C’est le cas du narrateur qui rencontre une fille unique comme lui, affligée d’une claudication. Ils s’entendent bien mais elle doit déménager et il suit la vie commune des individus de son âge, amoureux de la musique et gérant d’un club de jazz, marié et père de famille après avoir ‘blessé’ une première amoureuse. Mais la fille unique réapparait dans sa vie. Racontée ainsi l’histoire peut sembler banale et dépourvue d’intérêt. Mais comme elle est raconté par un fils unique, il est le centre d’intérêt de sa propre histoire. Alors les rapports avec les trois femmes de l’histoire prennent un relief particulier… Et je dois dire que Murakami les rend aussi intéressantes que le narrateur.
Vous avez compris que c’est dans ce rapport triangulaire entre l’auteur, le narrateur et le/la lecteur/trice, cette complicité que réside toute la force du roman. Là je peux effacer le ? Car la mise en mots, la mise en lecture fait de ce texte non plus une confession mais un récit très attachant.
Conseil de lecture : marquer une pause entre chaque personnage féminin pour bien mesurer son apport et le comportement du narrateur. A lire peut-être dans les transports en commun pour se donner de l’allant car l’honnêteté du narrateur a un côté réconfortant pour le lecteur.
Bonne lecture.
Au sud de la frontière, à l’ouest du soleil
Auteur : Haruki Murakami
Editeur : 10/18
Laisser un commentaire