Fade et pourtant intéressante illustration de couverture qui ne renvoie presque pas au contenu de ce livre bref. « Le Cabinet d’Amateur » est l’enseigne d’une librairie qui propose du livre ancien et de l’occasion, c’est là que l’auteur – lui aussi universitaire – découvre la bibliothèque d’un de ses confrères qui a disparu en juillet 1997 entre son domicile et son lieu de travail : Karl Kleber. Et l’auteur va se mettre en quête de son collègue à travers trois types d’informations… Les passages soulignés ou mis en évidence dans les livres du disparu, les témoignages de ceux qui peuvent en parler et le rapport d’enquête officiel à propos de la disparition. Et le résultat de sa recherche affecte aussi bien ceux qui témoignent que celui qui cherche… Et il ressort de ce qu’il trouve, non la vérité sur ce qu’il est advenu de Karl Kleber mais une certaine réflexion sur la vie, le monde et le milieu universitaire… Réflexion qui mérite votre attention et une lecture attentive.
Je voulais commencer ma chronique par une citation et l’achever par une autre. Les hasards de l’écriture en ont décidé autrement alors je vous les livre en conclusion : « Pour Kleber (mais n’est-ce pas le cas pour la plupart d’entre nous ?), les livres fonctionnaient comme un miroir. » L’autre est plus virulente : « Figurez-vous qu’à l’Université de Bâle, on a créé un master en innovation, indépendant de tout contenu. Car il faut faire du nouveau à tout prix, trouver des objets qui collent à l’actualité, fût-elle la plus éphémère. Par exemple, cet immense projet interuniversitaire, doté de plusieurs millions et portant sur l’étude de la variabilité linguistique des sms (ou textos), qui a dû changer deux fois d’objet en cours de route, car les jeunes qui en alimentaient le corpus sont passés des sms aux WhatsApp et de l’écriture aux émoticônes ! »
Bonne lecture….
A la recherche de Karl Kleber
Auteur : Daniel Sangsue
Editeur : Favre
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