Sous la terre
Disons-le tout de suite, ce roman devrait vous passionner. Vous embarquer dans ses chevauchées et au final vous laisser une impression de « nostalgie », de léger regret. Mais avant d’aller plus loin je voudrais « comme d’habitude » faire une petite remarque sur le titre. En anglais d’Australie le titre est « Burial » et mon dictionnaire me propose comme traduction : enterrement ou inhumation … Alors je vous propose de lire le roman et de décider si le titre français vous convient…
Vous n’aurez pas à lire un grand nombre de pages avant de pouvoir vous faire une idée… La narratrice est un enfant prématuré (né à sept mois) que sa mère vient d’enterrer… Le roman prend le temps de raconter quelques épisodes de la vie de Jessie, que l’on peut je crois présenter comme une meurtrière en état de légitime défense. Mais comme nous sommes en Australie et en 1921, dans un coin reculé, le sort réservé aux femmes qui n’ont pas eu la chance de naître et de vivre du bon côté de la barrière sociale n’est pas enviable. Pour sortir de prison la jeune Jessie doit se trouver un mari qui deviendra aussi son tuteur aux yeux de la loi. Jessie est douée pour s’occuper des chevaux et c’est ce qu’elle fait entre les travaux ménagers et les viols et les raclées qu’elle subit. Enceinte, un soir elle décide de changer ça. Elle tue son mari à coups de hache et incendie la maison avant de partir sur son cheval… A partir de là elle ne cessera de lutter contre toutes les entraves à sa liberté. Elle sera aidée et fera preuve d’une grande subtilité en contraste avec des hommes obtus imbus de leur pouvoir d’homme.
Comme tout est raconté et commenté par un observateur impartial, le lecteur ne peut que prendre fait et cause pour Jessie mais constater qu’elle n’est pas à plaindre. Car se plaindre ce serait s’abandonner à son sort, alors qu’en luttant on peut reprendre et conserver sa liberté.
Une lecture en chemin pour votre journée de labeur pour vous donner du cœur à l’ouvrage…
Sous la terre
Auteure : Courtney Collins
Editeur : 10-18
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