La saga d’Oap Tao
Une illustration de couverture qui devrait plaire et qui montre que son auteur possède un sens certain de l’humour (Oap Tao was here renvoie à un certain Killroy qui a beaucoup voyagé). A l’intérieur sur une page de gauche une information importante : « 1re parution : Fleuve Noir, collection Anticipation, 1990. Édition revue et corrigée par l’auteur. » Ce roman a donc vingt-cinq ans.
Même en le soumettant à une révision soignée, il me semble que la réédition d’un roman est une opération osée même pour l’auteur. Surtout quand il prétend (mais réussit) comme ici à l’humour. On sait bien que les modes et les mentalités subissent les effets du temps. Oap Tao est un pirate de l’espace qui vivote au gré de ses rapines jusqu’au jour où il récupère un droïde au nez et à la barbe de la police (le CRIS). Réfugié momentanément dans le bar déjà rétro d’un Breton bon teint, Oap Tao est sauvé du CRIS par un autre pirate qui le conduit sur une planète où l’on va lui confier une mission : aller chercher de la « Fleur », une drogue qui provoque l’addiction et une plus ou moins lente dégradation physique. Accompagné de son droïde, Oap va trouver la planète où « naît » la drogue… De retour dans le monde civilisé, Oap subit de nouveau un certain chantage et est contraint de s’embarquer pour une nouvelle mission. Voilà pour ce qui est d’une partie de la trame, une autre partie réside dans le fait que le récit des aventures est fait par Oap Tao lui-même, qui se raconte avec humour à deux étudiants qui font un travail sur lui. Une troisième partie se trouve dans « le monde » où se déroulent les actions. Un monde baroque ou kitsch que l’auteur a peaufiné par le biais d’un glossaire en fin de volume. Un glossaire qui explicite un monde où extraterrestres et humains se côtoient. Le reste est une question d’aventure pure et simple.
Nous sommes donc dans un space opera teinté d’humour habité par un personnage que je rapprocherais de ceux imaginés par Poul Anderson, Robert Sheckley, et Jack Vance. Des héros modernes coincés, à mon sens, entre cynisme et empathie.
Une de ces lectures qui, après vous avoir détendu au fil des pages, vous laisse un petit supplément de réflexion sur l’humanité.
Bonne lecture.
La saga d’Oap Tao
Auteur : Jean-Marc Ligny
Editeur : ActuSF
Collection : Les trois souhaits
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