Courriers de Berlin
En quatrième de couverture on peut lire : « … Courriers de Berlin est un essai monumental sur la culture d’aujourd’hui et ses fabricants. » Il me semble qu’on ne pouvait mieux dire et c’est pour cela que je regrette fortement l’absence d’un index des noms cités… Le livre compte 860 pages, une dizaine de plus ne l’aurait guère alourdi.
Ne négligez pas le Au lecteur, sorte de préface signée par le destinataire des courriers. Caractéristique première du livre il s’agit d’une correspondance électronique, l’autre particularité est que nous n’avons que les messages du destinateur. Un simple coup d’œil à n’importe quel endroit vous permettra de comprendre pourquoi (les messages en retour auraient été redondants). Un index aurait peut-être permis de voir qu’un grand nombre de personnes citées relevait de la culture allemande ou/et suisse-allemande, mais je vous rassure la culture de l’auteur est telle qu’il touche avec bonheur à l’universel. D’une part aucun art n’est oublié… et les avis sont souvent d’une rare pertinence et d’autre part l’humour fait passer les avis qui pourraient offusquer certains. Vous allez me demander si ce n’est pas un peu lassant… Vous n’êtes pas obligés de tout lire d’une traite… Et surtout je crois qu’une fois entré dans l’échange on peut avoir l’impression de participer, d’être dans une conversation de bistrot ou de salon suivant le sujet. Une conversation dont personne ne voudrait sortir gagnant et qui privilégierait la subtilité et non le sarcasme. Dernier point important : on trouvera dans ce livre l’illustration d’un proverbe classique selon lequel il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis… Matthias Zschokke, au début, maltraite Canetti et, sur la fin, il revient sur sa position, non pour le vanter mais pour dire qu’il l’avait mal lu…
Vous avez compris, ce livre nous propose une subtile leçon d’humour et d’humilité critique…
Bonne lecture…
Courriers de Berlin
Auteur : Matthias Zschokke
Editeur : Zoé
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