Avec un superbe poisson rouge en illustration de couverture… Ceux qui suivent mes modestes chroniques savent que j’aime bien la science-fiction et que c’est sans doute pour cela que vous avez lu des chroniques de La fabrique des souvenirs, Lorsque le dernier arbre, et que vous allez lire – j’espère – celle de Bangkok déluge. Ces trois œuvres s’annoncent comme ayant un rapport avec le genre qui m’intéresse. Mais c’est comme dans une vieille publicité pour une boisson : ça ressemble mais ça n’est pas, vous vous souvenez ? La touche SF est une amorce, un appât… un ornement, un ajout, pourquoi pas ? Pour faire mode à la française depuis qu’un récent Prix Goncourt s’est ‘commis’ avec ce genre pourtant décrié…

Mais revenons à notre pluie sur Bangkok qui nous entraine en 2070… Et puisqu’il est question d’eau, je parlerai de ricochets. En effet nous ricochons dans le temps avec les personnages. Tantôt en suivant un jeune médecin américain qui – au XIXe siècle – a du mal à s’adapter aux lieux et au manque criant de moyens pour accomplir sa mission en opposition aux sorciers locaux, tantôt nous nous inquiétons pour des étudiants que la répression militaire de 1976 menace… tantôt nous sommes guidés par des adolescents qui promènent en barques les nouveaux touristes entre les sommets des immeubles qui affleurent…

En principe vous ne devriez pas vous ennuyer. En revanche, si vous avez lu la quatrième de couverture, vous risquez d’être surpris quant à la fluidité de la langue utilisée par l’auteur. C’est sans-doute peut-être juste pour ce qui est de l’anglais mais pour ce qui est du français j’ai des doutes… Une langue fluide ne vous demande pas d’aller chercher dans le dictionnaire le sens de certains mots (paucité*, carcailler), ne vous propose pas des pizzas sous forme de cake dont on coupe les tranches, on n’y trouve pas des cafards qui mangent les robes… et même si la formule est belle il me semble qu’en français on n’oppose par mériter et démériter ou alors ce n’est pas le même registre… Je n’ai pas tout relevé, il y en a d’autres pour vous.

Bonne lecture.

* le correcteur orthographique n’a pas reconnu paucité…

Bangkok déluge
Auteur : Pitchaya Sudbanthad
Editeur : Rivages

www.payot-rivages.net

Bangkok déluge
3.5Note Finale

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