Il s’agit d’une édition bilingue, de poésie et c’est traduit de l’italien, annoté et préfacé par René de Ceccatty. On appréciera la photo de l’auteur en couverture et l’on commencera la lecture par la préface. Parce qu’elle replace Pasolini dans son temps, au milieu des auteurs et autres artistes de son époque. Je ne sais pas ce que vous savez de cet écrivain-cinéaste, j’espère que vous avez au moins vu un de ses films (L’Évangile selon Saint Matthieu, Théorème, Médée, par exemple) et que vous avez dépassé les commentaires sur sa sexualité. Pasolini fait partie des créateurs qui cherchent à faire bouger les lignes et les esprits. Mais il le fait en ayant analysé les causes de l’état d’esprit qu’il veut changer. Ce n’est pas un dynamiteur pour le plaisir de détruire. J’ai noté les sous-titres d’une partie du recueil : Trois obsessions : témoigner, aimer, gagner – Souvenirs de misère – La richesse de savoir – Le privilège de penser (c’est moi qui souligne). Imaginez que cela paraît en 1961 et que ce n’est pas une réflexion en avance sur son temps comme l’on dit, c’est un constat. Avoir le privilège de penser et être riche d’un savoir qui permet de sortir de la misère. Regardez à nouveau la photo de couverture et le costume cravate chemise blanche de l’auteur qui n’arbore plus la tenue du travailleur. Pasolini a étudié pour être ce créateur, il s’est battu contre ceux qui n’appréciaient guère qu’il parle de misère, il s’est imposé parce qu’il a su « témoigner ».
Je suppose que ceux et celles qui ne maîtrisent pas un peu l’italien ne liront après la préface que les pages de droite… je leur recommanderai toutefois d’interrompre parfois leur lecture du français pour aller voir comment ce qu’ils viennent de lire se dit en italien, comment les mots parlent. Je vous rappelle que Pasolini a écrit des chansons…
Bonne lecture lente.
La religion de mon temps
Auteur : Pier Paolo Pasolini
Editeur : Rivages
Collection : Rivages Poche
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