S’il n’y avait en couverture ce beau contraste de couleur, je vous aurais avoué que l’illustration relevait du banal maladroit et que les lettrages choisis pour le nom de l’auteur et le titre étaient bien fades*.

Ymir est un monde de glace sur lequel ‘La compagnie’ exploite des mines de zinc. On y trouve des autochtones, des monstres endormis dans les profondeurs : le grendel, des outremondains et des demi-sangs. (Je pense que les derniers nommés n’ont pas besoin d’être expliqués en revanche comme d’autres trouvailles – moussequette ou exosquellé, par exemples – ils montrent la qualité de la traduction). Le réveil d’un grendel qui a tué des mineurs fait revenir sur Ymir un chasseur de monstres, Yorick, qui remplace sa mâchoire inférieure perdue par une prothèse peu pratique. Yorick est un demi-sang qui a fui sa planète, son jeune frère Thello – responsable de la perte de sa mâchoire – il y a vingt ans. Et Yorick va affronter les tensions que son retour et le réveil du grendel ont fait naître, à commencer par la remise en fonctionnement de son propre corps sur une planète où les machines semblent de mauvaise volonté. Où l’on punit des gens en les décorporant, c’est à dire en mettant leur cerveau dans des boîtes pour qu’ils continuent de travailler comme barmaid par exemple. Où les affrontements virils se conjuguent à de la danse sans être moins violents. Où la drogue s’appelle ‘la doxe’ et se ‘mélange’ à la technologie pour bousculer les individus -,faites attention en lisant le chapitre 11. Où les femmes ont un rôle important.

Nous sommes dans un « Space Opera » qui tient en haleine parce qu’il y a une distance entre ‘le héros’ et nous. Ce n’est pas Je qui raconte/lit c’est Il qui raconte et commente. Alors nous prenons fait et cause malgré tout pour Yorick quand la vérité de son rapport à Thello est enfin précisée.

Un auteur à suivre mais son précédent recueil (même éditeur, voir chronique ici https://www.daily-passions.com/la-fabrique-des-lendemains ) nous en avait déjà prévenu.

Bonne lecture.

* Je sais bien que vous n’achetez pas un livre pour sa couverture, mais c’est quand même la première chose qu’on en lit, non ?

Ymir
Auteur : Rich Larson
Editeur : Le Bélial’

www.belial.fr

Ymir
4.0Note Finale

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