Sous le compost

Il s’agit d’un premier roman et, si mon flair ne me trompe pas, son auteur sera un jour récompensé par un prix littéraire. Ma raison de m’avancer ainsi vient de ce que ce livre raconte comme à l’oral alors que c’est écrit.

Franck est marié à Gisèle, vétérinaire, il se voulait écrivain et se retrouve père au foyer entre ses filles et son potager. Puis une lettre anonyme vient lui annoncer que sa femme le trompe. Voilà pour ce qui est du « pitch ». À peine de quoi émoustiller sauf que c’est raconté à la première personne comme si c’était raconté à un ami de longue date. Comme le personnage est honnête et ne joue ni les faux modestes ni les prétentieux – quoique l’on puisse s’étonner un peu de ses prouesses sexuelles – il est facile d’entrer dans sa peau et d’apprécier la façon dont il parle de ses connaissances… L’oralité du récit est parfaitement maîtrisée au point que l’auteur confond, pendant la fête du village, les verbes feinter et feindre à moins qu’il ne s’agisse d’une fantaisie d’un relecteur.

Rassurez-vous, le titre est pleinement justifié par une intrigue « policière » qui vient se greffer sur les aventures adultérines. Et l’auteur se permet quelques réflexions sur le « métier » d’écrivain. De là à penser que nous sommes dans une autofiction il n’y a pas loin, mais étrangement je ne m’y aventurerais pas. C’est trop enlevé, trop réaliste, trop vraisemblable, trop petite vie provinciale pour ne pas sentir l’invention.

Un auteur à suivre.

Attention, c’est un roman difficile à abandonner une fois commencé. Prévoyez votre temps de lecture.

Sous le compost
Auteur : Nicolas Maleski
Editeur : Fleuve

www.fleuve-editions.fr

Sous le compost
4.0Note Finale

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