Prendre Gloria

Prendre Gloria

Fin du diptyque. Cette fois la couverture tire l’œil et se voit de loin. Après l’Angleterre, nous voici en Italie avec en exergue une phrase de Pier Paolo Pasolini reprise dans le roman et dont je me permettrai de trouver la traduction maladroite en regard de l’esprit du cinéaste-écrivain.

La manière de présenter l’histoire exige que vous fassiez très attention aux dates qui ouvrent les chapitres. Nous nous promenons dans le temps au gré des témoignages et des souvenirs. Et aucun des protagonistes n’est oublié. On se sent parfois un peu noyé dans les détails de certains récits mais l’important est que tous permettent de démontrer la collusion entre l’église, la mafia et la justice qui continue ici à protéger le criminel, le prêtre qui est responsable de son comportement pervers. La mafia tue et menace en toute impunité c’est ce que démontre l’auteure. C’est fait avec une certaine ironie par endroit, une ironie qui montre que l’auteure ne parvient pas toujours à conserver « sa » neutralité d’écrivain par rapport à son sujet. C’est aussi écrit avec une volonté manifeste de prêter à chacun des personnages qui « parle » ou écrit un style particulier, le sien… C’est plus ou moins réussi.

Il n’empêche, comme au fur et à mesure de votre lecture des bribes du roman qui se déroule en Angleterre vont vous revenir en mémoire, vous serez touché par cette violence faite aux individus. Une violence occasionnée par le mensonge, le pouvoir et une sexualité perverse – au vrai sens du terme : qui pervertit. L’ensemble ne vous laissera pas indifférent même si certaines tournures de phrases risquent de faire achopper votre lecture… (Un exemple ? Voilà : « Voile indélébile, comme un volet coincé. »)

Bonne lecture.

Prendre Gloria
Auteure : Marie Neuser
Editeur : Fleuve noir

www.fleuvenoir.fr

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publié.