Odeur de brûlé

Peut-être vous souvenez-vous, d’une part, de Bibi Fricotin et de quelques autres ou, d’autre part, des BD qu’un temps les quotidiens publiaient. Il y avait l’image – entre trois et quatre par ligne – dans une case non délimitée par un filet noir mais séparée de ses voisines par un blanc et le texte à lire se trouvait en-dessous en bloc de texte dense. Dans les quotidiens la présentation était verticale. Là nous sommes dans un système qui mêle cette vieille présentation et ajoute des « bulles » des phylactères et réduit le nombre de cases. Forcément, me direz-vous, puisque la première parution des pages a eu lieu dans des mensuels (Siné Mensuel et le petit Psikopat). Si par hasard ou par goût vous avez déjà lu quelques pages dans ces mensuels, ne vous interdisez pas la lecture en album. Pourquoi ? Parce que l’effet, on dira d’accumulation, accentue fortement l’empathie qui se dégage de la lecture. Voilà un individu qui nous raconte quelques anecdotes significatives de sa vie et qui, sous couvert d’humour, nous donne une belle leçon de savoir-vivre. Il naît en Egypte puis ses parents émigrent au Liban. Là il rencontre son épouse – une Belge – et ils décident de partir pour le Canada et préparent un dossier d’immigrant… Mais il s’arrête à Paris et sa demande devient inutilisable : il va alors galérer pendant un certain temps avant de devenir ce qu’il est aujourd’hui…

Il doit sans doute sa résistance, son endurance au fait d’être un enfant non désiré, mais son talent de conteur me semble dû à un amour des gens. Car en fait, même s’il parle de lui et de ceux qu’il connaît, ce qu’il raconte parle de tout ceux qui subissent l’exil et doivent apprendre à exister/être partout. Je vous laisse le soin de remarquer ce qu’il dit de son éducation. Le dessin est à mon sens un véritable dessin de presse dans la mesure où il commente le texte. Ce n’est pas de l’illustration redondante, c’est le grain de sel ajouté par un commentateur anonyme mais critique qui vous fait sourire.

Un bon remède à la mélancolie, à déguster d’une traite…

PS : en fin de volume la liste des publications et je ne saurai trop vous recommander « Amédée Bill est un héros ! »

Odeur de brûlé
Textes et dessins : Carali
Editeur : Psikopat

www.psikopat.com

Odeur de brûlé
5.0Note Finale

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