En quatrième de couverture vous lirez qu’il s’agit d’un western comme annoncé par le bandeau, ne vous étonnez pas de ce que ce ‘genre’ figure au catalogue de la collection fille de la Série Noire, cela a déjà été fait (on pouvait y lire du Clifton Adams et du Lewis B. Patten, si ma mémoire est bonne). Ne vous étonnez pas non plus d’y voir Pierre Pelot signer un western… Il doit bien y en avoir parmi vous qui se souviennent de Dylan Stark (Les compagnons de l’aventure : Doc Savage, Jo Gaillard, Bob Morane, Nick Jordan, Kim Carnot et Dylan Stark en Pocket Marabout avec illustrations) dont il a raconté les aventures… Comme ici Anton Deavers, le journaliste qui raconte.

L’action se déroule de la fin de la guerre de Sécession à quelques années plus tard. Les quatre filles McEwen reviennent de visiter leurs voisins les Stark dont les fils sont à la guerre, Énéa l’ainée est amoureuse de Dylan qui lui a pris la main, elle conduit la charrette, Aïra la plus jeune et reine des mouchettes*, et les jumelles Erin et Aïlen. Elles croisent celui qui annonce que la guerre est finie. Elles arrivent en vue de leur maison pour constater qu’une bande de pillards l’occupe et la ravage. Erin et Aïlen parviennent à fuir mais Aïra est éventrée du pubis au sternum et Énéa reçoit un coup de couteau qui transperce sa joue et lui coupe un bout de langue. ‘Remises’, les trois sœurs partiront à la poursuite des pillards et à la recherche de Dylan Stark.

Et Pierre Pelot mêle un peu les genres. L’histoire avec des précisions sur les bandes de pillards-déserteurs-des-deux-armées – comme celle de Quantril -, sur les exactions des soldats des deux bords, sur les femmes-prostituées et les ‘maisons’, avec à mes yeux un peu de sociologie des démobilisés-anciens combattants – si vous avez un moment regardez à nouveau le premier Rambo. Il y a des scènes d’une rare violence qui m’ont renvoyé à certains réalisateurs (des plus anciens au plus récents) William A. Wellman (Convoi de Femmes), King Vidor (L’homme qui n’a pas d’étoile), Clint Eastwood (je vous laisse le choix), Michael Cimino (Les portes du Paradis, version longue), Jacques Audiard (Les frères Sisters), pour rester dans le western. Elles montrent la maîtrise de l’écriture de Pierre Pelot qui même pour un ‘genre’ ‘mineur’ (?) s’applique à une écriture dense, porteuse d’émotion.

Ne lisez pas ce roman en vacances vous en gâteriez la lecture.

* les abeilles…

Loin en amont du ciel
Auteur : Pierre Pelot
Editeur : Gallimard
Collection : La noire

www.gallimard.fr

Loin en amont du ciel
5.0Note Finale

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