Le jaune lumineux de la couverture atténuera sans doute l’image des deux jeunes femmes mais il vous tirera l’œil. Je connais ce roman depuis fort longtemps pour l’avoir toujours vu dans la bibliothèque de mes parents, ce qui peut expliquer que je ne l’avais jamais lu… A sa découverte est venu s’ajouter un événement fortuit. Pour me détendre de mes lectures il m’arrive de regarder un DVD, or le premier à voir avait pour titre « Northanger Abbey » d’après le roman de Jane Austen… (peut-être avez-vous lu « Orgueil et préjugés »?). J’ajoute mais cela a moins à voir que cette réédition m’apprend que Rosamond Lehmann fut proche de Virginia Woolf. Il y a pour moi beaucoup de Jane Austen chez Rosamond Lehmann. Attention ! Je ne veux pas dire qu’il y a copie ou imitation. Ce qui les lie en dehors du fait qu’elles soient femmes et écrivaines, c’est un esprit et le fait qu’elles aient chacune leur style. L’esprit vient de leur regard sur les femmes. Et je trouve qu’elles voient les mêmes choses malgré le temps écoulé entre leurs visions.
Rosamond Lehmann présente la vie de deux sœurs à l’approche des bals qui vont animer leur région et leur permettre de rencontrer des jeunes gens de bonnes familles – nous sommes au début du 20ème siècle. L’une, Olivia, a dix-sept ans au début du roman et sa sœur, Kate, est un peu plus vieille. Les deux doivent assister au bal donné par Lord et Lady Spencer. Elles sont issues de la bourgeoisie locale. Émoi et découverte de soi pour Olivia, rouerie et réalisme pour Kate et c’est le style légèrement ironique pour mon goût de Rosamond Lehmann qui nous dit que nous sommes en 1920.
C’est subtil au point d’amener à se poser des questions. Comment avec des romans aussi lucides, aussi agréables à lire les femmes ont-elles (eu) autant de mal à s’imposer ? Alors que ce qu’elles écrivent – Woolf, Lehmann, Colette – s’adresse à beaucoup.
A lire en urgence et dans les transports en commun.
L’invitation à la valse
Auteure : Rosamond Lehmann
Editeur : Belfond
Collection : Vintage
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