Premier point : non la photo qui illustre la couverture n’appartient pas à la série des « baisers » de Robert Doisneau, elle est signée Édouard Boubat, son contemporain. Elle illustre bien l’époque dont Bernard Chenez parle, celle dont on pourrait dire qu’elle s’achève avec Mai 1968. Surtout ne dites rien et surtout pas « encore ». Deuxième point : vous connaissez bien l’auteur pour l’avoir croisé en lisant Le Monde et aujourd’hui L’équipe.
Attention, même s’il s’agit d’un petit livre et qu’il semble composé de brefs chapitres, il impose une lecture attentive pour goûter l’excellente qualité poétique du style de monsieur Chenez. Une poésie coup de crayon qui croque et colore une réalité parfois bien noire avec des teintes pastels qui la rendent supportable ou acceptable tout en lui laissant le goût du souvenir. Ainsi par exemple le parfum des giroflées remplace sans le savoir le goût de la madeleine mais le souvenir a la même densité. On supposera bien sûr que les enfants du baby-boom seront plus sensibles que d’autres au patchwork de l’auteur, mais la poésie et la morale insidieuse qui se glisse entre les images devraient plaire à tout le monde.
Je vous offre une citation révélatrice :
« Ma logique des sons était faite d’images.
« Où d’meures-tu ? » m’avait demandé un jour la maîtresse.
« A cimetière ! » et toute la classe éclata de rire. »
Un livre idéal pour les transports en commun et cela tombe bien, il est là quand vous rentrez pour reprendre le travail. Il vous proposera de continuer à sourire.
Bonne lecture.
Les Mains dans les poches
Auteur : Bernard Chenez
Editeur : Héloïse d’Ormesson
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