Les Loups de Prague
A l’époque de la sortie de la première édition de ce roman, Olivier Paquet se distinguait par sa rareté. Depuis il a été fort justement récompensé. Par le soin qu’il porte à son écriture, il fait partie de ces auteurs dont on se doute qu’ils ont travaillé, peut-être beaucoup, mais dont les efforts ne sont pas perceptibles. Ici nous avons donc une écriture fluide au service d‘un récit complexe sur les jeux de pouvoir. Complexe car les chapitres un, trois, cinq et sept comportent des retours en arrière – huit ans – juste après un coup d’état militaire – avant l’histoire en cours – qui expliquent la situation présente et laissent préfigurer l’avenir.
Dans la ville aseptisée par les militaires une guilde du crime fait des coups. Cette guilde est constituée de clans organisés à la façon des hordes d’animaux et disposant d’un arsenal technique étonnant. Vàclav est journaliste et veut absolument rencontrer Miroslav Vlk, le maître des Loups. La rencontre a lieu et Vàclav est autorisé à suivre les actions du clan des Loups. Il pénètre dans “leur intimité”. Les coups de boutoirs des attentats vont faire capituler la ville. Mais les acteurs ne sortiront pas indemnes de ce qu’ils ont osé entreprendre.
Une violence sensuelle anime tout le roman et l’on sent bien qu’Olivier Paquet prend du plaisir à écrire. Les aspects purement politiques du roman s’effacent un peu, à mon sens, derrière l’affectivité des personnages. Comme si les sentiments humains étaient plus forts que toutes les stratégies, plus importants que les victoires. Il y a de l’action dans ce roman et les états d’âme des protagonistes s’intègrent à cette action, ils ne viennent pas en ralentir le rythme et nous ennuyer. Si, comme je vous l’ai, je crois, déjà conseillé vous suivez cet auteur, vous avez dû mesurer combien il porte attention à l’humain.
Bonne lecture, si possible d’une traite…
Les Loups de Prague
Auteur : Olivier Paquet
Editeur : L’Atalante
Collection : Poche
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