Ne vous étonnez pas si « Les Femmes » passe après « L’Homme ». D’abord c’est un effet de la numérotation des volumes et ensuite des dates d’écriture. Les nouvelles présentées et introduites ici ont été écrites postérieurement à celles de L’Homme perdu dans le brouillard (chronique ici https://www.daily-passions.com/lhomme-perdu-dans-le-brouillard ). Et cela se sent ! Comme le signalent les préfaciers (D. Maggetti et S. Petermann) Ramuz y ose des libertés d’auteur, une inventivité qui apporte aux textes une dimension supplémentaire. Rassurez-vous, il traite toujours de l’humain mais sa façon d’en parler nous contraint à écouter plus et mieux. Avant notre sensibilité émue par l’histoire nous emportait ; là nous sommes comme devant un excellent comédien qui nous livre avec talent le grand texte de l’auteur de la pièce et dont on sent qu’il garde son quant à soi… Vous voyez ce que je veux dire ? Je n’ai d’abord pas pu départager les textes puis, après avoir laissé reposer, deux sont lentement remontés à ma mémoire, éclatant de toute leur puissance. Symétrie pour commencer où naissance et mort se retrouvent en ‘écho’ et où j’ai – pardon si j’insiste mais c’est pour vous permettre de ne pas partager mon point de vue – perçu les impressions du père face à sa fragile progéniture. L’amour de la fille et du garçon qui m’a remis en mémoire certain passage du Blé en herbe de Madame Colette (il n’est jamais trop tard pour de tels livres) et où pour moi Ramuz crée une sorte de poésie ‘clinique’ dont la netteté des images renforce leur poésie… Si vous voyez ce que je veux dire.
Et j’hésite entre vous proposer de lire en fonction des titres qui vous plaisent ou non ou de suivre l’ordre proposé, alors je vous conseille de garder les deux textes dont je viens de parler pour la fin de votre lecture. Peut-être seront-ils alors plus goûteux…
Bonne lecture.
Les Femmes dans les vignes
Auteur : C.F. Ramuz
Editeur : Zoé
Collection : Poche
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