L’histoire débute à Paris le 12 octobre 1904. La célèbre tour d’acier surplombe les toits de la capitale depuis plus de cinq ans. L’inspecteur Dormoy enquête sur la mort de Jules Grandjean, un jeune artiste de Music-Hall retrouvé noyé dans la Seine, selon les dires le magicien dépressif se serait suicidé. Au même instant, dans un commissariat de quartier de nombreux passants déclarent s’être fait dérober leurs biens par un mystérieux pickpocket. En parcourant les premières pages de l’album, nous découvrons que ces deux affaires sont liées. Une des victimes s’est fait dérober sa sacoche contenant des documents de première importance, il s’agit de Jean-Baptiste Bidegain, le secrétaire du Grand-Orient de France. Des fiches très indiscrètes sur de nombreux officiers supérieurs de l’armée française sont à présent dans les mains d’un inconnu…Qui aurait cru que de simples vols à l’étalage déboucheraient sur un complot capable de pulvériser la IIIème République.
Divisé en 3 actes, comme une pièce de théâtre, cette deuxième bande-dessinée de la série Tour Eiffel ne laisse pas le lecteur de marbre. Cette aventure policière sur fond de scandale politique est captivante. On suit l’avancée de l’affaire et on rigole des mésaventures des différents protagonistes. L’histoire de la franc-maçonnerie française nous est aussi brièvement décrite dans ces pages. Très émouvante cette œuvre pleine de surprises n’est pas aussi complexe qu’on pourrait l’imaginer. Ce livre magnifiquement illustré est très intéressant. Dans la lignée de la BD Le canonnier de la Tour Eiffel, les auteurs Jack Manini, Hervé Richez et David Ratte continuent de faire découvrir le Paris de la Belle Epoque avec ce nouveau tome.
Le premier scénariste, Hervé Richez, né dans le Nord en 1967 a travaillé pendant 12 ans comme cadre bancaire avant de se consacrer totalement à l’écriture. Son premier album, Buzzi, une série jeunesse réalisée avec Eric Miller est sorti en 1997. En 2002, Hervé a marqué sa première collaboration avec Mig lors de la création de l’album Sam Lawry puis pour Le Messager, sa deuxième série. Depuis le bédéphile alterne les scénarios réalistes (Groom Lake, Un Grand Bourgogne oublié) ainsi que des séries humoristiques (Les Fondus, Cath et son chat, Mafia Tuno…). A ses côtés nous trouvons Jack Manini, un auteur qui utilise aussi bien sa plume pour dessiner que pour écrire. Ce scénariste a fréquenté l’école artistique ENSAAMA puis a décroché un BTS d’art graphique. Le prestigieux diplôme lui a ouvert les portes des grands magazines de l’époque. Chez Grand Angle, Jack a participé aux séries : SOS Lusitania, Arthur Caravan, Total Combat ainsi que La fille de l’exposition universelle. L’illustrateur, David Ratte est originaire de Franche-Comté (Besançon). En 2004, il a réalisé plusieurs récits courts pour Lanfeust Mag. En 2006, le dessinateur a créé la série Toxic Planet et a reçu le prix du meilleur album humour de l’année au Festival de Chambéry. L’année suivante, il a définitivement quitté son emploi dans la métallurgie pour se consacrer uniquement à la BD. L’illustrateur a publié la série Le Voyage des Pères qui a été saluée par la critique et a reçu le prix international de la BD du festival d’Angoulême en 2008 ainsi que le Prix du Jubilé en 2011. David a fait son entrée chez Grand Angle en 2020 avec l’album, Ma fille, mon enfant. Le canonnier de la Tour Eiffel et Réfugiés climatiques & castagnettes sont ses deux derniers albums.
Sorti en août 2021, La petite voleuse de la Tour Eiffel est un récit complet. Les quartiers de Paris et le célèbre édifice sont bien mis en évidence. Cette histoire de 64 pages plaira aux amateurs d’intrigues policières ainsi qu’aux nostalgiques de la Belle Epoque.
Scénario : Jack Manini & Hervé Richez
Dessins : David Ratte
Couleurs : Mateo Ratte & David Ratte
Éditions Grand Angle
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