Kid Eternity – Daily Passions

kid eternity – extrait

Dans la lignée de Black Orchid et autres Sandman, Kid Eternity s’inscrit dans cette démarche inaugurée dans les années huitante et perpétuée jusqu’à la fin des années nonante de reprendre un personnage poussiéreux en proposant sur lui un regard original. Avec une équipe créative aussi prestigieuse composée de Grant Morrison (Les Invisibles, Multiversity) et Duncan Fegredo (Enigma), la déception ne pouvait pas être au rendez-vous, si ?

Visuellement impeccable, Kid Eternity profite particulièrement de la patte si particulière de Duncan Fegredo, à mi-chemin entre le dessin et la peinture, à la manière d’un Dave McKean (Black Orchid, Arkham Asylum). Le scénario se met d’ailleurs au service du talent de l’artiste, la catabase des deux personnages principaux séant particulièrement à son style onirique.

Si on sera époustouflé par le rendu esthétique de l’œuvre, celle-ci peine davantage à convaincre sur le plan narratif. Confuse jusqu’à l’indigestion, parfois vulgaire, on peine à y retrouver l’intelligence et la profondeur qui faisaient le succès des autres grands travaux de Grant Morrison. C’est en partie due à sa brièveté, mais peut-être à cause d’un manque d’ambition général, sensible notamment dans la direction prise pour le personnage de Kid Eternity, trop basiquement grim’n’gritty pour partager aucun point commun avec sa déclinaison originelle. Un des rares presque faux pas de la carrière formidable de Grant Morrison, qui n’est pas resté pour rien dans l’ombre de ses autres exploits.

Kid Eternity
One-shot
Dessinateur : Duncan Fegredo
Scénariste : Grant Morrison
Éditeur : Urban Comics
Collection : Vertigo Deluxe