Dr. Adder
La couverture vous a tiré l’œil au moins par sa couleur, et les objets médicaux vous intriguent, alors vous avez lu le début de la quatrième de couverture. La citation de Philip K. Dick ne peut que vous inciter à l’achat. Et au bout de votre lecture vous ne le regretterez pas.
Précisons d’abord que ce roman a été écrit au début des années 70 et publié près de dix ans plus tard. Et remarquons l’extrait de courrier d’un lecteur de « Penthouse » qui ouvre ce livre. Comme tous les romans audacieux, originaux celui-ci résiste au classement dans un genre ou une catégorie. Et sa proximité temporelle avec l’époque qui l’inspire lui permet – léger paradoxe – d’acquérir une certaine intemporalité. D’abord ne pas résister, se laisser entraîner dans l’univers de E. Allen Limmit, s’en imprégner pour se retrouver intégré, envoûté. Le héros – un personnage un peu limité – quitte l’unité de ponte où il travaille – à Phoenix – pour aller voir et remettre un objet au Dr Adder – chirurgien particulier qui alimente en prostituées singulières l’Interface. Nous sommes à Los Angeles, une ville partagée en deux (La Zone-Rat où vivent les marginaux et les militants et le Comté d’Orange refuge des nantis drogués au télévangélisme des Forces de l’Ordre Moral, de John Mox.) Au milieu l’Interface. Grâce à une drogue inventée par le père de E. Allen Limmit, le Dr Adder peut savoir ce qu’un individu veut perdre de son corps pour se sentir mieux ou plus opérationnel. Imaginez l’intérêt de la chose pour les prostituées. Et il peut bien sûr pratiquer les opérations nécessaires. On peut comprendre l’intérêt de l’auteur de « Dr Bloodmoney » pour ce roman. D’autant plus que selon moi on y trouve comme chez Dick un peu de cette angoisse que font naître les univers décalés, ceux dont nous mesurons facilement les écarts avec le nôtre. Si vous voyez ce que je veux dire.
On trouvera en fin de volume une postface intéressante et une bibliographie critique fort utile.
Bonne lecture.
Dr. Adder
Auteur : K.W Jeter
Editeur : ActuSF
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