Une illustration de couverture un peu faible au vu du contenu. Et la présence étrange en quatrième de couverture du mot « anticipation »… Étrange parce que « science-fiction » aurait été plus juste et que rien aujourd’hui ne permet d’anticiper que notre société puisse devenir celle décrite dans le livre.
« Depuis quelques décennies, une nouvelle forme de divinité s’est révélée au monde : la Multitude. ». C’est-à-dire une pluralité de Dieux qui cohabite avec les « Dieux uniques » déjà en place. Chaque Dieu a des « désignés » humains qui servent en quelque sorte d’interface entre les humains et la divinité. Raylee est à Cherbourg la désignée du dieu Dix-neuf, c’est par son intermédiaire que les humains choisis par le dieu accèdent à Prime, un monde particulier où ils peuvent s’exiler avant de revenir sur terre. Raylee est aussi absorbeuse de souffrances et, comme tous les « désignés », elle perturbe les appareils électroniques.
Nous découvrons tout cela au fur et à mesure de l’intrigue qui montre, d’une part, les velléités des autorités de comprendre la Multitude et, d’autre part, les rapports entre les dieux eux-mêmes et enfin l’importance et le rôle des « désignés » qui ont leurs états d’âme. C’est complexe et subtil et bien sûr je vous en ai livré le strict minimum et vous avez sans doute compris que l’on est plutôt dans la tragédie antique que dans l’anticipation… Ces dieux qui se querellent et usent des pauvres humains comme messagers, jouets ou vulgaires pions ont quelque chose d’olympien…
L’auteure a déjà été primée et il m’étonnerait que ce roman n’obtienne pas de récompense… et je me plais à vous offrir une petite citation à méditer :
« Alors oui, le pardon a du sens à certains moments. Mais en faire une obligation morale est une aberration dangereuse, un moyen de contrôle supplémentaire de l’agresseur sur la victime. »
Bonne lecture publique pour incitation…
Cinquante-trois présages
Auteure : Cloé Mehdi
Editeur : Seuil
Collection : Cadre Noir
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