Une couverture sobre en rouge, blanc et argenté… à laquelle je me permettrai de reprocher les deux yeux inutiles qui surmontent le 37°. En argenté l’expression « Roman Culte », deux extraits de critiques et une citation de Djian. Entre nous, je m’étais jusque-là contenté de la vision du film, sa sortie coïncidait pour moi avec une époque où j’aimais le beau style et où celui de Djian était bien loin de m’accrocher… Mais comme dit l’autre : « Les temps changent ! » et j’ai aussi découvert les Jim Thompson et autres raconteurs de romans « noirs » à la première personne…

Imaginez un vieux solitaire un peu revenu de ses désillusions qui vivote sans souci et l’arrivée dans sa vie d’une « Betty » elle aussi vieille solitaire mais bourrée comme l’on dit de tempérament et les voilà en ménage. Elle le veut écrivain, il la veut heureuse mais, bien sûr, la vie qui ne peut veiller à tout leur fait subir des hauts et des bas à la sauce humour tendresse… Ma mémoire me dit que le film a plu parce qu’il montrait des « déjantés », des en marges, des transgressions qui nous évitaient de nous interroger sur le sort de l’écrivain et de Betty… Avec le recul et le livre je sais que nous entrions dans la galerie des personnages funambules, de ceux qui finissent par parler tout seul ou avec le chat parce que la vie semble n’être pas faite pour eux. L’art de Djian est de rendre leur langue avec des tournures de phrases proches de celles que nous utilisons… La différence ? Lui, il travaille ses phrases, il recherche ses images et ses comparaisons ; nous, on parle…

Djian fait partie de ces auteurs qu’il faut avoir lu au moins une fois, comme Dard/San Antonio pour mesurer leur importance… et être libre de ne pas aimer mais en connaissance de cause.

Bonne lecture, attention c’est difficile à lâcher.

37°2 le matin
Auteur : Philippe Djian
Editeur : J’ai Lu
Collection : Les iconiques

www.jailu.com

37°2 le matin
5.0Note Finale

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