Je me permettrai de trouver assez laide la couverture de ce petit livre, imaginez le logo de l’éditeur barrant le visage du personnage. Je me permets aussi de ne pas apprécier l’aspect ‘presse people’ de la quatrième de couverture, et tant qu’à faire dans le genre actuel, pourquoi ne pas avoir préféré le terme autofiction au terme autobiographie qui figure en couverture ? Enfin je me permettrai de m’étonner qu’après avoir cité Olympe disant qu’elle dicte plutôt qu’elle écrit, l’auteur de l’introduction nous dise que le style du Mémoire est bâclé, presque oral et en ajoutant que le roman par lettres est de son époque – celle d’Olympe – oublie de dire que le Vicomte de Valmont est un des principaux personnages d’un des plus célèbres romans par lettres : Les liaisons dangereuses. A part ça, l’intérêt de cet opuscule me semble porter sur deux choses. D’abord son titre de Mémoire qui le présente comme pièce à conviction d’un procès intenté aux hommes. Ensuite son sujet de femme séduite et abandonnée enceinte. Ce n’est pas nouveau, même à l’époque, ce qui change c’est que la petite bourgeoisie demande en quelque sorte une certaine réparation. L’affaire n’est plus un adultère entre nobles, c’est une coucherie entre noble et bourgeois. Et se pose la question de savoir à qui s’adresse le mémoire : à une cour de justice, un public de lectrices ? Dans ce dernier cas, il devient très intéressant puisque à la différence des Liaisons dangereuses il est écrit par une femme. Et que son caractère autobiographique indéniable, même et surtout ‘camouflé’, peut lui conférer un aspect agressif de dénonciation.
Tant qu’à actualiser Olympe de Gouges, on peut imaginer des professeurs d’Histoire et de français faisant jouer le texte avant ou après des exposés sur la situation des femmes avant et pendant la Révolution française.
Bonne lecture attentive.
Mémoire de Mme de Valmont
Auteure : Olympe de Gouges
Editeur : 10/18
Laisser un commentaire